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Depuis plus d’un an, le collectif Inter-urgence n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme concernant le manque de moyens à l’hôpital. En grève dès mars 2019, ils dénonçaient le manque d’effectifs et de matériels, les menant à devoir soigner sans pouvoir assurer la sécurité des patients.

Aujourd’hui, et alors qu’ils étaient réprimés dans la rue il y a seulement quelques semaines, le gouvernement les remercie et assure qu’il mettra des moyens dans le futur. Des paroles en l’air pour le collectif inter-urgence, et surtout trop tardives. Le collectif a en effet décidé de porter plainte contre X via le site de plainte liée au covid des chefs suivants : homicide involontaire, abstention volontaire de prendre les mesures visant à combattre un sinistre, mise en danger délibérée de la vie d’autrui et violences involontaires.

Dans la plainte, le Collectif souligne que les mesures adoptées par le gouvernement ont été trop tardives, insuffisantes, et n’ont pas suivi les recommandations émises par l’OMS. Plus encore, la plainte évoque par exemple un rapport sénatorial daté de 2015 qui mettait en garde sur le manque dramatique de masques dans les stocks.

L’Inter-urgence considère ainsi que le lien de causalité entre le manque de mesures de la part du gouvernement et le décès des soignants est alors établi. Ainsi, l’Inter-urgences déclare sur Twitter : « Le gouvernement peut continuer à déployer massivement ses éléments de langage, nous n’oublierons pas les soignants épuisés, contaminés, décédés. »

Une plainte qui fait écho à une dynamique de défiance vis à vis du gouvernement. Si Macron a bénéficié du choc de la crise sanitaire pour remonter dans les sondages, la confiance de la population s’érode gravement. Désormais, 56% des sondés déclarent ne pas se fier à la politique gouvernementale de gestion de la crise. Une position légitime lorsqu’on connait les conséquences des politiques de destruction des hôpitaux publics qui amènent les services de réanimation à saturation aujourd’hui.

"N’en déplaise au PM, (…) à l’issue de la crise il faudra que les responsables passent à la caisse et paient. Il y’a une grande colère chez les personnels de santé". Une phrase de l’urgentiste Christophe Prudhomme qui semble ainsi rencontrer la colère du collectif Inter-Urgences.