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Le 21 juin avait lieu au Royaume-uni une mobilisation historique des travailleurs des transports. Face à une inflation galopante, à des conditions de travail dégradées et à des suppressions d’emploi, plus de 50 000 travailleurs du syndicat RMT (Rail, Maritime and Transport) se sont mis en grève, ainsi que 10 000 agents du métro londonien et des bureaux de poste.

La réponse du gouvernement anglais ne s’est pas faite attendre. « Nous ne laisserons pas les syndicats paralyser notre économie » annonçait ainsi sur Twitter le 21 juillet dernier Kwasi Kwarteng, secrétaire d’État aux Affaires, à l’Énergie et à la Stratégie industrielle. Aussi, le gouvernement anglais a abrogé une loi qui interdisait aux entreprises d’embaucher des intérimaires, travailleurs précaires par excellence, pour la durée de la grève. Ce qui était auparavant un délit devient une manière légale de briser une grève.

Cette nouvelle loi, qui s’appliquera également en Ecosse et au pays de Galle, se double d’une aggravation de la répression contre les syndicats qui seraient jugés coupables de « grève illicite ». Les dommages et intérêts qu’ils pourraient être condamnés à payer ont été multipliés par quatre, passant de 250 000 à 1 million de livres.

Dans une période d’intensification des luttes et des grèves en Grande-Bretagne, sur fond d’inflation, de compression des salaires et de chômage, ces deux changements législatifs sont des mesures affichées de guerre sociale. Des mesures qui évoquent par ailleurs les attaques menées en Allemagne contre les dockers pour leur interdire de faire grève.

Face à ces attaques, nous exprimons notre solidarité internationale avec la lutte des travailleurs anglais contre l’inflation et pour des conditions de travail digne. A un moment où une crise politique touche l’Angleterre, la mobilisation de dizaine de milliers de travailleurs est un menace pour le gouvernement et une opportunité d’arracher des mesures pour l’ensemble de la classe ouvrière et des secteurs populaires.