Ce dimanche en fin d’après-midi, Léo a finalement été libéré. Notre camarade avait été interpellé vendredi matin à l’issue d’une manifestation de convergence avec les éboueurs. Une répression violente, inscrite dans la continuité de l’offensive répressive ouverte jeudi dernier, qui a donné lieu à des centaines d’interpellations violentes à chaque soirée de manifestation.

Suite à plusieurs rassemblements de solidarité, plusieurs centaines de personnes étaient réunies ce dimanche matin au Tribunal judiciaire de Paris, en solidarité avec lui et tous les réprimés. Sur place, des travailleurs de nombreux secteurs en grève (RATP, SNCF, Energie, …) étaient présents, ainsi que les députés LFI Clémentine Autain et Eric Coquerel, Mariama Sidibé du CSP75, Gaël Quirante du NPA, et des militants de nombreuses organisations de jeunesse (Le Poing Levé, L’Alternative, SOS Racisme, Collectifs des étudiants sans-papiers de Paris 8) qui ont pris la parole en solidarité.

Toutes et tous ont dénoncé la répression actuelle, soulignant la crainte du gouvernement d’un mouvement de jeunesse massif qui se joigne au mouvement ouvrier.

Une démonstration de soutien qui faisait suite aux nombreux soutiens reçus de la part de personnalités du mouvement ouvrier, de Nathalie Arthaud à Alexis Antonioli en passant par Cédric Liechti ou Frédéric Lordon, ainsi que de militants de toute la France et même du monde, à l’image du soutien reçu de militants espagnols ou argentins.

Si Léo a finalement été libéré, la répression est cependant loin de s’arrêter. Pour le simple fait d’avoir manifesté, notre camarade est en effet poursuivi pour « violence contre personne dépositaire de l’autorité publique » et son procès se tiendra en septembre. Par ailleurs, il a été interdit de manifestation à Paris d’ici là, une mesure répressive scandaleuse contre un militant en plein mouvement social.

Dans une vidéo tournée à la sortie du tribunal, Léo a tenu à s’adresser à tous les soutiens en les remerciant et expliquant : « Cette solidarité c’est une énorme force, j’espère qu’elle va continuer avec les tous les manifestants qui seront interpellés dans les jours à venir. » Avant d’adresser un message combatif : « Dans ma cellule j’ai vu des lycéens, des Gilets jaunes, des travailleurs de la RATP, des jeunes travailleurs dans l’intérim, l’industrie, c’est une photographie magnifique de la France qui relève la tête contre Macron, la réforme des retraites et les conditions de vie. Il faut intensifier le combat (…), pas un de mes codétenus n’est découragé, ne lâchez-rien ! »

De fait la répression est massive ces derniers jours dans toute la France, avec des centaines d’interpellations couplées à des violences croissantes et des humiliations, comme l’ont montré les scènes filmées ce samedi soir dans le 13ème arrondissement de Paris. Face à ces attaques qui visent à écraser tous les éléments de radicalité qui sont en train d’émerger en réaction au 49-3, la solidarité est notre force : soyons massifs en soutien aux inculpés, devant les commissariats, et organisons-nous pour répondre à la répression.

De fait, cette lutte doit être étroitement liée au combat pour généraliser la grève et durcir le rapport de forces face au gouvernement, et pour s’organiser et se coordonner à la base. Leur répression est un signe de faiblesse, il faut passer à l’offensive !