Face à cette saturation de communication où les candidats sont vendus comme la dernière crème antiride le ras-le-bol de la saturation visuelle, l’épuisement du message. Des messages qui disent peu la réalité de la plupart des candidats ; austérité, racisme, politique impérialiste… Le seul et l’unique débat du 4 avril aura permis d’opposer les différents candidats, de confronter les discours et de voir un peu clair dans les programmes au-delà des slogans et c’est d’ailleurs pour cela que beaucoup n’ont pas souhaité réitérer.

Durant ce débat on a vu surgir par la parole de Poutou « la réalité » d’un travailleur, au milieu de politiciens, qui a ébranlé le faux débat de la bourgeoisie qui se jouait la. Alors pour ne pas se reconfronter à un moment de ce type et pour finir de faire de cette campagne un rapport de force commerciale, c’est la communication qui entre en jeu, à la télévision avec des temps de paroles devenus flous et souvent faussés par les soutiens, les faux experts, sur les réseaux sociaux avec des militants parfois agressifs, et sur les murs de la ville ; collage, re-collage, re-re-collage.

La communication s’affiche partout comme pour s’adresser à un électeur-consommateur. Mais les électeurs ne sont pour beaucoup pas dupes et répondent parfois à cette surenchère de l’image. Des dynamiques se sont même installées autour de certains candidats, Marine Le Pen et la moustache hitlérienne ou encore Francois Fillon et le slogan « une volonté pour la France » requalifier par caviardage en « un vol pour la France ». La matière politique s’étale sur les murs et rencontre ses électeurs qui la customisent, la déchire, la détourne.

La crise de représentation s’exprime aussi ici. Beaucoup sont fatigués de cette mascarade de démocratie qui se joue une fois tous les cinq ans et ne croient plus au « sauveur suprême », un dégout même se formule pour ces politiciens professionnels aux belles promesses, alors les initiatives fleurissent. Comment ne pas comprendre cette désillusion ? Comment ne pas se sentir oppressé de cette caste politicienne qui prétend nous représenter et qui s’affiche comme la solution ? Comment ne pas vouloir exprimer ce ras-le-bol ? S’en prendre aux images c’est s’en prendre aux politiciens, rentrer en dialogue, faire passer leur message ou montrer leur désillusion. Ces images nous montrent la rue qui s’exprime, son mécontentement avec cette question en arrière-plan : quel terrain d’expression laisse-t-on aujourd’hui à la population ?

Jace et le Gouzou président