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Ce vendredi, l’Assemblée a voté le premier article de la réforme des retraites prévoyant la fin des régimes spéciaux. Après de multiples offensives à l’encontre de ces régimes, le gouvernement parvient à entériner cette attaque contre ces conquêtes du monde du travail.

A 181 voix contre 163, c’est donc la fin des régimes de la RATP, des industries du gaz et de l’électricité qui a été votée avec l’adoption du premier article de la réforme des retraites. Les régimes du Conseil Économique et Environnemental et de la banque de France sont également concernés. Pas d’inquiétude en revanche pour les sénateurs qui valideront cette attaque contre le monde du travail : ils garderont, eux tous les avantages de leur régime très spécial.

Concrètement, dans le secteur de l’énergie, c’est le droit à la retraite anticipée pour s’occuper d’enfants ou proches malades ou handicapés, la possibilité de partir plus tôt lorsqu’un certain nombre d’années de services insalubres ont été cumulées, ou encore la possibilité de partir avant 62 ans pour les carrières longues qui s’envolent. Dans le cas de la RATP, c’est la possibilité de départs anticipés à partir de 52 ans (avec décote) si l’agent a cumulé plus de 27 ans de carrière. Des régimes qui ne sont rien d’autres qu’une manière de compenser la forte pénibilité de ces secteurs, arrachés de haute lutte par les travailleurs, et aujourd’hui détruits par la macronie sous couvert « d’équité ».

Pour tenter de diviser les secteurs très combatifs que sont la RATP et les industries gazières et électriques, le gouvernement s’est reposé sur la « clause du grand père ». Celle-ci qui consiste à incorporer les nouveaux embauchés au régime général dès le 1er septembre 2023, tout en promettant aux travailleurs déjà embauchés à cette date qu’ils pourront bénéficier de leur régime spécial.

En plus de diviser les travailleurs, une seconde attaque se cache derrière cette fameuse clause, comme nous l’expliquions dans nos colonnes : « La fermeture du régime aux nouveaux entrants appelle également une offensive à venir contre les salariés actuels. Car en asséchant brusquement l’entrée de cotisations pour les différents régimes spéciaux, la bourgeoise se prépare déjà à agiter le spectre de caisses déficitaires pour supprimer tout bonnement ces régimes dans les prochaines années […] La clause du « grand-père » n’est qu’une ruse qui préfigure des attaques prochaines contre les « enfants » et les « petits-enfants ».

Le vote de ce premier article n’est pas seulement une attaque contre les secteurs directement concernés par ces régimes mais bien le premier pas d’une offensive contre l’intégralité du monde du travail. Sous couvert « d’équité », c’est un nivellement par le bas général des retraites que le gouvernement voudrait faire passer. A nous de refuser la division qu’il instaure, et de nous battre groupés contre cette attaque d’ampleur.