Il y a 3 semaines, un gigantesque incendie s’est déclaré à l’usine Lubrizol, à Rouen (Seine- Maritime). Près de 900 pompiers sont intervenus sur le site et une partie d’entre eux ont été soumis à des analyses. Sur les 357 prélèvements, une dizaine ont obtenu des résultats d’analyses qui montrent un taux de transaminases 3 fois supérieur à la moyenne et qui suggère une intoxication au foie et au niveau des reins.

Malgré cela, les autorités ont répondu qu’il était trop tôt pour faire le lien avec l’incendie et l’énorme nuage chimique qui s’en est dégagé ; mais on est en droit de se demander combien d’autres personnes sont atteintes de ce même type d’intoxication.

Depuis l’incendie, plus d’une centaine de personnes ont été accueillies aux urgences pour des maux de tête ainsi que des vomissements, mais combien ne vont pas se rendre compte qu’elles ont été contaminées par ces substances et tomberont malades dans quelques années ?

Comme nous le confiait un ancien salarié de Lubrizol dans une interview accordée à Révolution Permanente :« c’est dans 10-20 ans qu’on verra des gens tomber malades… mais à ce moment-là on ne parlera plus de Lubrizol. Ça peut être aussi des femmes qui auront du mal à avoir des enfants, ou qui auront des bébés avec des malformations… »

Face à cette situation catastrophique sur le plan sanitaire et écologique, le gouvernement ne sait plus comment minimiser les dangers sur la santé des habitants. Il continue à faire la sourde d’oreille quant aux résultats des analyses et les comptes rendus d’examens. Une attitude qui nous rappelle que pour les classes dominantes, nos vies valent moins que leurs profits. Il est urgent que les habitants et travailleurs de Rouen se réunissent et exigent une enquête sous leur contrôle pour avoir enfin toute la lumière sur cette affaire.

Crédit photo : AFP