Après la finale de la Coupe de France organisée sous haute surveillance, c’était au tour des commémorations du 8 mai 1945 de passer ce lundi à la moulinette de la crise politique. Au programme hier matin, un défilé sur les Champs-Élysées sous haute surveillance, sans public du fait des arrêtés d’interdiction pris pour empêcher toute contestation.

Les images du cortège remontant une avenue entièrement vidée par sécurité, enregistrées uniquement pour les caméras, ont finalement fait apparaître Macron plus isolé que jamais, descendant seul les deux kilomètres des Champs-Élysées. Une démonstration de faiblesse renforcée par la nature de l’événement : même une commémoration aussi « consensuelle » que le 8 mai se transforme en casse-tête pour l’exécutif.

Situation identique lors de l’hommage de l’après-midi à Jean Moulin, au Mémorial de l’ancienne prison de Montluc. Malgré les interdictions de rassemblement à proximité du lieu, 5.000 manifestants se sont retrouvés pour manifester contre le gouvernement, dans une ambiance déterminée. « Jean Moulin nous pardonnera, (…) nous aussi on fait de la résistance » y déclarait notamment une manifestante à BFM TV.

Une mobilisation dont la répression, à coup de lacrymogène et avec l’interpellations de trois personnes, ne saurait masquer ce que cette journée confirme à nouveau : l’énorme crise en cours pour Macron et le régime, la continuité de la colère par en bas. La situation n’est définitivement pas au retour à la normale.

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