Ce mardi, la préfecture de police de Paris a décidé d’interdire le rassemblement de soutien au peuple palestinien prévu jeudi à 18h dans la capitale, Place de la République. Organisé par le Collectif national pour une paix juste et durable en Palestine et l’Association France Palestine Solidarité en réponse aux bombardements et à l’intervention militaire menée par l’armée coloniale israélienne, l’appel a notamment été relayé par des organisations politiques, ainsi que des collectifs et militants anti-racistes. BFM TV rapporte que pour justifier son interdiction, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, évoque des « risques de trouble à l’ordre public ».

En réalité cette interdiction de manifester s’inscrit dans le cadre de l’offensive menée de concert par le gouvernement, la droite et l’extrême-droite pour criminaliser les expressions de solidarité avec la cause palestinienne. En effet, après qu’Emmanuel Macron ait affirmé « le plein soutien de la France à Israël », Gérald Darmanin a annoncé ce mardi ouvrir une enquête à l’encontre du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) pour « apologie du terrorisme », tandis que plusieurs organisations et collectifs anti-racistes sont également menacés de poursuites judiciaires et de dissolution pour avoir exprimé leur soutien au peuple palestinien.

Cette tentative d’intimidation touche également La France Insoumise, qu’Elisabeth Borne n’a pas hésité à associer à « une sorte d’antisémitisme ».

Des interdictions de manifester ont par ailleurs été prononcées ces derniers jours à l’encontre des manifestations de solidarité avec le peuple palestinien organisées lundi à Lyon et mardi à Marseille. La manifestation lyonnaise a ainsi été réprimée par la police qui a interpellé quatre manifestants selon Le Monde. A Marseille, l’UD CGT 13 a maintenu son appel à manifester « Pour le paix en Palestine » malgré l’interdiction et plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées sur le Vieux-Port.

Face aux interdictions de manifester et autres mesures autoritaires décidées par le gouvernement, il faut faire front pour revendiquer le droit d’être solidaire avec le peuple palestinien face à l’oppression coloniale, reconnue jusque par des ONG et institutions internationales. A l’heure où une grande partie de la gauche institutionnelle s’aligne avec le gouvernement, l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social, solidaires de la cause palestinienne, doivent rappeler qu’il est inacceptable de laisser criminaliser la solidarité.

En ce sens, il est indispensable de construire la mobilisation la plus large possible afin de ne pas laisser Macron profiter de l’offensive actuelle pour renforcer sa politique sécuritaire et liberticide contre le mouvement social, à l’heure où la répression des militants syndicaux, écologistes et des quartiers populaires se multiplie. État impérialiste, État policier, on ne nous empêchera pas de manifester !