Ce samedi 8 juillet, alors que de nombreuses marches auront lieu partout en France contre les violences policières, le comité Vérité et Justice pour Alhoussein Camara appelle à se mobiliser à 14 heures à la Gare SNCF d’Angoulême en mémoire d’Alhoussein, tué par un policier lors d’un contrôle routier le 14 juin dernier. Alors qu’un policier a été mis en examen mercredi dernier pour « homicide volontaire », il est urgent d’unir les combats contre le racisme d’État meurtrier pour exiger vérité et justice pour Alhoussein, Nahel, Adama, Mohamed et toutes les victimes de violences policières.

Mercredi 14 juin, Alhoussein Camara, un garçon d’origine guinéenne de 19 ans, décède d’un tir policier lors d’un contrôle routier alors qu’il se rendait au travail. Suite à sa mort, l’IGPN a ouvert une enquête au motif de « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « refus d’obtempérer », tentant ainsi de pointer la responsabilité du conducteur pour justifier du meurtre. Ses proches refusent d’y croire. Sa meilleure amie, Maya Biret, témoigne auprès de Sofoot : « J’ai vu le corps d’Alhoussein, et je prends la responsabilité d’affirmer qu’il a pris des coups avant de mourir. Il avait le visage marqué ». Le 28 juin, soit le lendemain du meurtre de Nahel à Nanterre, le policier responsable du tir a été mis en examen pour « homicide volontaire ».

Dans plusieurs médias, comme Mediapart, les proches et les coéquipiers d’Alhoussein dressent le portrait d’un jeune homme bien-aimé. Arrivé en France alors qu’il est encore mineur en 2018, ses proches décrivent un jeune homme discret et bienveillant, passionné surtout de football - au sein de son équipe, il obtient le surnom du « Mbappé d’Angoulême » et rêve avec un ami de voyager pour tenter sa chance dans le sport. Trois jours après sa mort, une marche blanche a réunit 800 personnes à Angoulême.

Le meurtre d’Alhoussein fait évidemment écho aux images effroyables du meurtre de Nahel à Nanterre quelques semaines plus tard, et qui ont déclenché une immense colère partout en France. Encore une fois, les policiers ont cherché a justifier ce décès avec l’argumentaire du « refus d’obtempérer », ajoutant ainsi le nom de Nahel à la longue liste de victimes de violences policières. En 2022, treize décès ont été enregistrés sous ce prétexte.

Alors qu’une répression générale s’abat contre la jeunesse des quartiers populaires suite aux révoltes qui ont éclaté partout en France après au meurtre de Nahel, il est urgent de construire un mouvement d’ensemble pour faire front face aux violences policières et au racisme d’État. Entre les centaines de jeunes condamnés à des mois de prison ferme, parfois pour simple recel de fromage, et l’interdiction de la marche pour Adama par la préfecture du Val d’Oise, il est clair que l’État prend peur et cherche à taire la colère qui s’exprime ces derniers jours et qui commence à rallier de nombreux alliés du mouvement social.

Dans cette situation, l’heure est à la constitution d’une riposte de l’ensemble du mouvement social, contre la répression et les violences policières, le racisme d’État et l’autoritarisme du régime, en commençant par rejoindre l’appel à la marche du comité Alhoussein samedi 8 juillet, à 14 heures à la gare SNCF d’Angoulême et les appels à manifester partout en France contre les violences policières !

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