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Interrogée sur le candidat, on se souvient que Marine Le Pen avait expliqué sur France 2 début octobre ne pas voir ce qui faisait « de M. Bolsonaro un candidat d’extrême-droite », avant d’évoquer des différences « culturelles » pour justifier la violence des propos du candidat. Aujourd’hui, à la suite de la victoire de Jair Bolsonaro, Marine Le Pen n’a pas hésité à afficher une forme de soutien au nouveau président brésilien.

« Les Brésiliens viennent de sanctionner la corruption généralisée et la terrifiante criminalité qui ont prospéré sous les gouvernements d’extrême gauche. », « Bonne chance au nouveau président Bolsonaro qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique très compromise du Brésil » a-t-elle noté sur Twitter.

Validant le discours ultra-sécuritaire de Bolsonaro, qui souhaite s’appuyer sur l’armée pour « rétablir l’ordre » au Brésil, la dirigeante du RN affichait ainsi ce matin sans fard un visage qu’elle cherche fréquemment à dissimuler, celui d’une extrême-droite autoritaire et répressive. A des années lumières de la stratégie de la « dédiabolisation » mise en œuvre par Marine Le Pen, Jair Bolsonaro s’est pourtant démarqué par ses prises de positions outrancières sur les femmes, le viol, le racisme ou encore la dictature militaire. Alors que la violence des bolsonaristes s’étalent ces derniers jours dans la presse internationale, ce soutien tacite mais clair au nouveau président brésilien n’est donc pas anodin.

De plus, si l’on ajoute à cela le projet économique ultra-libéral de Bolsonaro, porté notamment par le futur Ministre de l’Economie Paulo Guedes formé à la fameuse école de Chicago, la volonté du nouveau président de privatiser les entreprises, de mettre en place un système de retraites par capitalisation et d’axer sa politique sur la réduction de la dette apparaît là encore bien loin du programme économique du RN. De fait, Bolsonaro rappellerait plutôt le FN de Jean-Marie Le Pen, outrancier, violent, ultra-libéral et fasciné par l’Amérique de Reagan.

Preuve s’il en fallait une qu’il n’est point besoin de creuser très loin pour retrouver les traces de l’ancien dans le parti qui a choisi il y a quelques mois de changer de nom pour consacrer symboliquement sa transformation.