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Montesson

8ème jour de grève chez Keolis : la direction refuse de négocier, les grévistes s’adressent aux usagers

Les conducteurs de bus de Keolis-Montesson sont en grève depuis 8 jours suite à la suppression de leur prime d’intéressement et contre la dégradation constante de leurs conditions de travail. Face à cela, la direction refuse de répondre à leurs revendications.

Olive Ruton

19 septembre 2023

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8ème jour de grève chez Keolis : la direction refuse de négocier, les grévistes s'adressent aux usagers

Crédits photos : banderole des grévistes devant le dépôt de bus // Révolution Permanente

Après plus d’une semaine de grève, les conducteurs de bus de Keolis du dépôt de Montesson la Boucle restent très mobilisés, prêt à tenir tête à leur direction jusqu’au bout. Partis en grève contre la suppression de leur prime d’intéressement, la colère reste forte face à la dégradation constante de leurs conditions de travail.

Depuis le transfert de Transdev à Keolis en janvier 2022 des deux dépôts de Montesson (Yvelines) et Argenteuil (Val d’Oise), la nouvelle direction n’a eu de cesse de casser les conditions de travail des salariés. Obligés de travailler 6 jours sur 7 pour avoir un salaire qui leur permette de nourrir leurs familles, bloqués sur leurs sièges pendant 7h30, parfois sans interruption à cause des cadences imposées, les travailleurs déclarent ne plus avoir de vie de famille et contracter de plus en plus de maladies liées à leur travail. Pour eux, la direction est allée trop loin dans ce qu’elle leur impose et le mépris qu’elle leur témoigne, et il n’est plus question de reculer : la grève doit aller au bout.

Refus de négocier : la direction tente de briser la grève

La première semaine de grève a fortement impacté Keolis puisque dès que 90 % des conducteurs de bus se sont mis en grève, obligeant la direction à fermer le dépôt. Aucun bus n’est donc sorti depuis 8 jours. Face à cette situation et après avoir attendu plusieurs jours, la direction a commencé cette semaine à tenter de briser la grève. La direction refuse ainsi d’entendre les grévistes : elle ne les a ni reçu pour écouter leurs revendications ni communiqué avec eux, en pariant sur l’essoufflement du mouvement.

Afin de tenter de réduire l’impact de la grève, Keolis a par exemple fait sortir ce week-end des bus du dépôt de Montesson la Boucle pour les amener au dépôt d’Argenteuil. Cela leur a permis d’assurer un service minimal sur quelques lignes scolaires en début de semaine en contournant la grève en cours.

Selon un gréviste, la direction de Keolis serait allée jusqu’à traquer les grévistes sur les réseaux sociaux et faire bloquer les comptes Twitter de ceux qui communiquaient sur le mouvement et ce qui l’avait déclenché. Selon les salariés, suite à des tweets expliquant la grève, ils ont reçu une pluie de signalement jusqu’à bloquer les comptes.

Contre la direction, les grévistes se lient aux usagers pour faire gagner

Contre les méthodes offensives de la direction pour les isoler et les réduire au silence, les grévistes sont allés mardi à la rencontre des usagers pour construire cette alliance que redoute la direction, et qui leur apparait être le moyen de faire avancer la grève.

C’est dans ce sens que les grévistes ont écrit une lettre à l’attention des usagers pour les informer de la cause et des revendications de leur mouvement. Au-delà de l’information, les rencontres organisées par les grévistes devant les gares leur permettent de rétablir le lien avec ceux qui partagent leurs bus au quotidien. A travers ce dialogue, les usagers ont pu comprendre et soutenir la lutte des conducteurs de bus, pour leur prime, leurs conditions de travail, mais aussi pour la qualité du service de transport et sa sécurité pour tous.

Alors que l’ouverture à la concurrence est prévue pour 2025 sur le réseau bus RATP, la grève de Keolis Montesson montre les conséquences concrète des politiques de privatisation et d’ouverture à la concurrence, qui permettent de casser les accords d’entreprises et les quelques acquis sociaux qu’ont pu avoir les salariés.

Dans ce combat pour des transports en commun accessibles à tous, de qualité, et pour des conditions dignes de travail et de transport, l’alliance avec les usagers est centrale. C’est pour cela que les grévistes appellent les usagers à leur venir en aide, à mettre la pression aux mairies, à la direction, pour durcir le rapport de force. Enfin, pour aider cette grève à gagner, sur les revendications les plus larges, les travailleurs appellent tous ceux qui le peuvent à les soutenir financièrement, afin que l’argent ne soit pas un frein à la lutte.


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