Le mouvement de protestation contre la réforme de l’accès à l’université prend de l’ampleur dans les universités en France et s’étend. Sciences Po Paris bloqué ce mercredi rejoint les différents sites
bloqués et occupés.

Dans le même temps, la répression s’organise du côté des présidents d’université. La semaine dernière, le président de l’université de Paul Valéry, bloquée depuis mi-février, avait déposé "un référé devant le tribunal administratif pour enjoindre l’Etat à aider l’établissement et demander le recours aux forces de l’ordre". Aujourd’hui, le tribunal administratif a ordonné l’évacuation immédiate de l’université jugeant que la mesure d’évacuation demandée par le président de l’université Patrick Gilli "présente un caractère d’utilité et d’urgence" : l’occupation "préjudicie gravement et immédiatement à l’organisation des examens et à la possibilité pour les étudiants de postuler à des stages professionnels, à des emplois ou à des inscriptions auprès d’autres universités pour la poursuite de leur cursus". Faute de départ sans délai des occupants, le tribunal a autorisé M. Gilli "à procéder d’office à leur expulsion" par les forces de l’ordre.

Il va sans dire que, depuis quelques semaines, le gouvernement a opéré un tournant répressif contre les universités occupées, véritables carrefour pour la convergence des luttes. Face à la mobilisation qui prend de l’ampleur, Macron change de stratégie en réprimant les militants comme à Nanterre ou à Lille.

Après l’agression fasciste, le tour de la police

A Montpellier, la médiatisation de l’attaque de l’université de droit de Montpellier par un groupuscule fasciste sous la complicité du président de l’université avait suscité colère et reprise de la lutte. L’Assemblée générale suivant l’attaque avait réuni 2500 personnes et a voté la grève illimitée.

Le temps de répit est révolu à Montpellier. L’Etat passe à l’offensive pour tuer la mobilisation. Déjà, la manifestation de samedi a été réprimée dans le sang, des personnes inconscientes trainées au sol par la Bac. Aujourd’hui, après l’accord de la préfecture de police, sollicitée par la présidence, c’est au tour du tribunal administratif d’accorder l’autorisation de l’expulsion des étudiants.

Construire un mouvement de solidarité large, comme à Tolbiac

A Tolbiac, sous pression de la mobilisation et des rassemblements de soutien étudiants mais aussi cheminots devant l’université, le gouvernement n’a finalement pas envoyé les forces de l’ordre déloger les occupants. Un mouvement de solidarité contre l’évacuation de l’université de Paul Valéry pourrait faire échouer les projets d’expulsion tant voulus par le président de l’université et du gouvernement.

Crédits photo : AFP