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Keolis

« On ne va pas lâcher, aucun bus ne sort » : les conducteurs en grève pour leurs salaires à Montesson

Dans les Yvelines, les conducteurs de bus de Keolis se sont mis en grève depuis mardi suite à la suppression de la prime de participation et d’intéressement. C’est pour leurs salaires et leurs conditions de travail qu’ils sont aujourd’hui en grève illimitée.

Olive Ruton

14 septembre 2023

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« On ne va pas lâcher, aucun bus ne sort » : les conducteurs en grève pour leurs salaires à Montesson

Crédits photos : Révolution Permanente

Après deux journées de grève début septembre, les travailleurs de Keolis Montesson (Yvelines) sont partis en grève ce mardi 12 septembre suite à la suppression de leur prime de participation et d’intéressement cette année. Un an après le transfert de ces travailleurs de Transdev à Keolis en janvier 2022, la direction de Keolis n’a pas tardé à supprimer une partie des anciens accords, à commencer par cette prime annuelle. « Cette année, personne n’a touché cette prime, alors qu’on comptait dessus. C’est ça qui a déclenché la grève » nous explique Amine, délégué syndical chez Sud. Une grève qu’ils comptent tenir jusqu’à ce que la direction cède : « on ne va pas lâcher, aucun bus ne sort depuis hier ». Face au nombre de grévistes, la direction a décidé d’un lock-out, empêchant tout accès au site.

Si la grève est aussi explosive et suivie, c’est que les revendications et les raisons de la colère sont bien plus nombreuses et profondes que la simple question des primes. Pour les 90 % de grévistes sur le dépôt, c’est la dégradation profonde et accélérée des conditions de travail qui a créé un ras-le-bol généralisé. « L’état des véhicules, la surcharge de travail, le rythme imposé, le fait qu’il n’y ait même pas le temps d’une pause pour aller aux toilettes, tout ça provoque un stress psychologique, et ces conditions finissent par causer aussi des maladies physiques. On en a ras-le-bol de tout ça, ce n’est même plus possible de travailler correctement » continue Amine. Les travailleurs du site avaient dans ce sens déposé une alarme sociale en février sur la question des conditions de travail, restée sans réponse.

Cette grève radicale est de plus en plus médiatique, grâce à son impact local, à mesure que les jours passent sans bus ou presque dans les Boucles de Seine. Pour tenir cette lutte jusqu’à l’obtention d’un rapport de force qui pourrait faire plier la direction, les conducteurs de bus ont ouvert une caisse de grève en ligne et font appel à la solidarité afin que la pression financière sur des travailleurs qui touchent déjà de bas salaires ne mette pas fin à la grève.

Les conditions de travail désastreuses et la souffrance au travail des conducteurs de bus, loin d’être une spécificité du site ou même de l’entreprise, sont devenues communes à l’ensemble des entreprises de transports, comme Transdev ou encore la RATP, conséquences de l’ouverture à la concurrence et de la privatisation croissante du service public. Ces délégations de service public n’ont toujours été que des moyens pour morceler les travailleurs ligne par ligne et les empêcher de s’unir contre une seule et même société. Sur le réseau Optile d’Ile-de-France Mobilités, 40% des contrats appartiennent à Keolis et Transdev, deux entreprises détenues par l’Etat (la première à 70% par la SNCF, la deuxième à 66% par la Caisse des Dépôts) : ce qui préside à ces délégations de service public n’est donc pas seulement la privatisation, mais avant tout l’éclatement des salariés dans des myriades de petites entreprises où il est plus difficile de se battre. A l’échelle nationale, Keolis possède plus de 125 filiales, quand Transdev en possède au moins 80. Pour permettre de gagner de réelles augmentations de salaires, et pour faire plier ce patronat, l’union de toutes ces entreprises sera primordiale.


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