Deuxième round. A l’appel de la CGT, les éboueurs parisiens sont de nouveau en grève ce jeudi 13 avril pour s’opposer à la réforme des retraites du gouvernement Macron. Ces derniers avaient déjà fait grève du 6 au 29 mars dernier. « Nous avons besoin de rediscuter avec les agents de la filière déchets et assainissement de la ville de Paris afin de repartir plus fort à la grève. Nous allons ressurgir. Le combat n’est pas terminé », écrivait alors la CGT.

La date n’a pas été choisie au hasard. Vendredi, le Conseil constitutionnel rendra son verdict. « On a repris la grève aujourd’hui. Il faut que tout le monde rejoigne les secteurs mobilisés, c’est possible de faire tomber Macron et son gouvernement. La réforme passe demain au Conseil constitutionnel, on va vers un nouveau déni démocratique. Il faut se battre maintenant sinon on se dirige tout droit vers une série d’attaques. » explique Omar, délégué CGT à la TIRU d’Ivry.

Ce matin, à Ivry, une centaine de soutiens se sont donnés rendez-vous. Après un lâcher de banderoles des éboueurs, les grévistes et leurs soutiens, notamment de nombreux étudiants, ont fait reculer la police pour tenir un piquet de grève à l’intérieur de la TIRU et empêcher les camions de rentrer sur le site.

Sur place, les éboueurs s’attendent cette fois à un rapport encore plus tendu avec l’Etat. La première mobilisation avait déjà entraîné de nombreuses réquisitions, notamment des personnels issus du privé. « On ne produit plus de vapeurs, ça coûte très cher à notre entreprise Suez. On a subi les réquisitions et maintenant la direction veut nous retenir 40% de notre salaire sous prétexte qu’on était grévistes » raconte Omar.

A quelques kilomètres de là, les travailleurs de l’incinérateur d’Issy, ont bloqué quelques heures tôt dans la matinée le site, avant d’être délogés par la police. Le scénario se répète du côté du garage de bennes à ordures d’Aubervilliers, malgré la présence de nombreux soutiens. 7 personnes auraient été interpellées, « parmi elles, au moins quatre militants syndicaux, dont trois CGT » selon un communiqué de la CGT qui exige leur libération immédiate.

Le premier mouvement de grève dans le secteur avait marqué les esprits au vu de l’amoncellement massif de déchets dans les rues de certains arrondissements de Paris. Les éboueurs espèrent à nouveau construire un rapport de forces. Pour l’heure, les entreprises du privé ne sont pas encore entrées dans la danse. L’exemple des travailleurs de SIVOM, en grève reconductible pour les salaires et contre la réforme des retraites depuis le 30 pourrait les inspirer. Affaire à suivre donc.