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Impérialisme

Patrick Drahi : le milliardaire français, patron de BFM, soutient l’armée israélienne

Ce mardi, Blast publiait une enquête qui révélait le financement dont bénéficie Tsahal de la part de Patrick Drahi, milliardaire français à la tête d’Altice (SFR) et BFM TV, et Lina Drahi via leur fondation philanthropique. Une énième révélation sur le rôle des capitalistes européens aux côtés d’Israël qui s’inscrit dans une liste déjà longue.

Alex Ludo

22 novembre 2023

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Patrick Drahi : le milliardaire français, patron de BFM, soutient l'armée israélienne

Crédits photo : Ecole polytechnique from Paris, CC BY-SA 2.0

« Les Drahi, mécènes de l’armée israélienne » : c’est ainsi que Blast titre son enquête publiée ce mardi, révélant des versements douteux en provenance de la fondation philanthropique de ce couple milliardaire. Patrick Drahi, connu pour avoir érigé son empire économique dans le secteur de la télécommunication, s’est «  engagé [en 2021] à verser 7,7 millions d’euros au gouvernement israélien afin de financer un centre de remise en forme pour les soldats de Tsahal  » par le biais de sa fondation philanthropique.

Ce soutien financier n’étonnera que peu ceux qui connaissent la couverture médiatique des plateformes Drahi comme BFMTV. En effet, directement attaché à l’État sioniste, dont une des principales sociétés d’opérateur téléphonique Hot est une filiale d’Altice, la ligne éditoriale de BFMTV depuis le 7 octobre ne laisse apparaitre aucun doute sur ses positions pro-israéliennes. Une couverture adéquate pour Patrick Drahi qui jugeait en octobre dernier le caractère « stratégique » de BFMTV.

À ce sujet, la SdJ (société des journalistes) a notamment alerté la direction de la chaine en début de mois sur le traitement déséquilibré du média. Un des journalistes raconte que la rédaction s’autocensure : «  Par exemple, on avait un bon sujet sur des bergers agressés par des colons en Cisjordanie. Mais dans le titre du sujet, le mot colon a disparu  ». Un exemple parmi d’autres contribuant à l’invisibilisation de la colonisation israélienne sur la chaîne.

À ce soutien idéologique s’ajoute un soutien financier conséquent de la part de Patrick et Lina Drahi qui alimentent directement, par le biais de leur fondation PFLA, « l’effort de guerre » sioniste. En continuité de son enquête sur les Drahi Leaks , Blast dévoile un contrat datant du 7 novembre 2021, actant le financement d’un centre de bien-être pour les soldats israéliens, à hauteur d’une coquette somme de 7,7 millions d’euros.

Cette somme fut versé au fond Libi destiné à la « préservation de la force et la puissance de Tsahal »]. En contrepartie, selon Blast, la fondation de Patrick et Lina Drahi aura le choix du nom du futur campus et les représentants pourront s’y rendre quand ils le souhaitent. Bien entendu, toute publicité autour du futur campus inclura le nom des Drahi. 

L’utilisation du fond Libi donne également droit à des avantages fiscaux pour la fondation. En effet, ce fond, qui organise aux États-Unis et en Europe des levées de fonds défiscalisés en soutien aux soldats israéliens, permet à ses donateurs de percevoir une déduction fiscale à hauteur de 66% ou de 75%. Cette déduction s’explique par le statut particulier du don compté parmi les dons à destination d’œuvres « sociales » ou « humanitaires », pris en charge par l’article 200 du code général des impôts. Une entourloupe qui permet au couple Drahi d’allier efficacement soutien à l’occupation israélienne et enrichissement personnel, le tout sur le dos de la souffrance des palestiniens.

Cette enquête affiche une continuité manifeste entre le soutien des grands capitalistes à l’entreprise colonial d’Israël. C’est notamment aux côtés d’une centaine d’entreprises françaises dont Carrefour, Total ou encore Vinci, que se place Patrick Drahi. Ce business lucratif permet aux grands patrons français de cumuler 534 millions d’euros de chiffre d’affaires grâce à leurs implantations en Israël. De plus, en 2004, des prêts de 288 millions d’euros ont été accordé à Israel Electric par un consortium banquier international dirigé par la Deutsche Bank qui regroupe quatre banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, LCL et Natixis). À cela s’ajoute le pactole monétaire de 111 millions d’euros empochés par la France dans la vente d’armes à Israël depuis 2017.

Les révélations de Blast viennent confirmer que les investissements économiques fait en Israël permettent à l’impérialisme français de parfaire son influence en plein cœur du Moyen-Orient, au frais des vies de milliers de Palestiniens mourant sous le coup des bombes à Gaza, et sous les attaques des colons en Cisjordanie. Le soutien inconditionnel de l’État Français à l’État sioniste vient s’agrémenter aussi du soutien inconditionnel des capitalistes hexagonaux.


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