Depuis le 6 octobre, les travailleurs de Transdev Aéropiste / Interpiste sont en grève pour des augmentations de salaires de 300 € et la fin des techniques de management « raciste » et discriminatoire. Après deux débrayages réussis, les grévistes ont décidé d’envoyer une dizaine d’entre eux perturber le repas mondain de leurs supérieurs.

« Comme tous les collègues, on galère à finir nos fin de mois et eux, ils s’engraissent sur notre dos. On se serait vraiment crus au Moyen-âge, les collègues étaient choqués », explique Nordine, délégué syndical de l’entreprise. En effet, c’est dans Le Palais Abbatial de Royaumont que se tenait cette fête, château construit au XVIIIème siècle et "inspiré du Petit Trianon de Versailles", selon leur site internet. Au programme : petits fours, champagne et surtout, aucune attention pour les grévistes qui sont dans le rouge le 10 du mois. « On a eu le sentiment d’être revenus en 1789 quand le peuple se tue à la tâche et les nobles se goinfrent », ironise un grévistes.

Ainsi, les grévistes de Transdev se sont invités pour montrer à leur chef à qui il devait cette opulence. Une arrivée remarquée puisque les réactions ont été partagées entre une ignorance embrassée et une tentative de mettre fin à cette « intrusion ». « Nous aussi on est de Transdev », ont rétorqué les grévistes aux sommations des organisateurs de quitter les lieux. Un mépris total, accompagné de technique d’intimidation de la part de la direction, qui aurait « encore une fois, menacer de nous vendre à GEH », explique un gréviste.

Une situation éloquente tant sur le luxe dans lequel la direction de Transdev se vautre, que sur le mépris qu’a la direction pour ses salariés. Alors même que le groupe a engrangé un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros pour 2022, soit une hausse de 10% par rapport à 2021, les salariés en bas de l’échelle eux, peinent à remplir leurs frigos.

C’est contre ce mépris, cette discrimination et pour des conditions de travail et des salaires dignes que se battent actuellement les grévistes de Transdev. Pour ce faire, ils auront besoin de tout notre soutien et notre solidarité tant financière que morale.

Nous relayons ainsi le lien de leur caisse de grève : https://www.cotizup.com/caisse-de-greve-transdev