En qualifiant la CGT de « terroristes », le patron du Medef dit finalement tout haut ce que le gouvernement pense tout bas, et cherche à instiguer dans l’opinion depuis l’entrée en force des raffineurs et de la CGT dans le mouvement contre la loi travail. Criminaliser les mouvements sociaux, utiliser l’arsenal anti-terroriste pour mater le mouvement ouvrier, et réprimer la contestation, c’est décidément une nouvelle fois le Medef qui résume le mieux la politique du gouvernement.

Pourtant, et dans les réactions des membres du gouvernement, ces derniers se disent choqués par la violence du propos. Quand Manuel Valls, tout en rappelant qu’il est « très respectueux du patronat » - ô combien sa politique l’a démontré – affirme que ces « propos ne sont pas acceptables », Myriam El Khomri, qui joue décidément toujours le mauvais rôle, met « l’outrance » des propos de Pierre Gattaz sur un pied d’égalité avec ceux de Martinez. Toute la politique du gouvernement depuis ces dernières semaines vient pourtant confirmer le fait qu’il porte clairement les opinions de ce patronat de combat contre la classe ouvrière et ses intérêts.

Face à cette déclaration, Philippe Martinez a décidé de porter plainte pour diffamation, comme il l’a annoncé ce mardi, lors d’une visite en Ille-et-Vilaine. Cependant, pour faire face à cette franche attaque du patronat à l’encontre des syndicalistes combatifs, il faudra beaucoup plus que de faire confiance à la justice bourgeoise et à l’armée d’avocats que compte ce capitaliste.

La meilleure défense, c’est encore l’attaque. En cela, rejouer la table des négociations avec le gouvernement pour négocier la réforme de l’article 2 sur la loi travail, comme Martinez l’a évoqué dans son débat avec Laurent Berger, chef de la CFDT sur RTL dimanche, n’est certainement pas la meilleure solution. Pour faire mal au patronat et lui faire ravaler sa langue, rien de mieux que d’obtenir le retrait pur et simple de cette loi travail, dont il se réjouit par avance. Et pour cela, maintenir la mobilisation et la pression sur le gouvernement.