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Paroles de soignant

Pour notre santé à tous, soyons dans la rue le 16 juin !

Ces 10 dernières années, l’Etat a fait le choix de diminuer le pouvoir d’achat des hospitalier.es, en gelant les salaires de tous les fonctionnaires. Ils ont délibérément choisi, tour à tour, de ne pas prendre soin de ceux qui assurent le soin. Pour combattre la casse de l'hôpital public, rendez-vous dans la rue le 16 !

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Auparavant, à l’hôpital, les bas salaires étaient compensés par des projets d’équipe stimulants. Ce n’est plus du tout le cas actuellement, et c’est bien le plus grave. Les moyens humains et techniques n’étant plus à la hauteur, on va jusqu’à demander au personnel hospitalier de travailler à l’encontre de ses valeurs professionnelles.

Dans mon cas, cela se traduit par accepter que les patients pris en charge en neurologie ne reçoivent pas la rééducation qui leur permettrait de retrouver la parole. Impossible de trouver un.e orthophoniste depuis 8 mois dans mon service : après 5 ans d’études, on leur propose de travailler pour 1400e net mensuel.

Mais cela va plus loin encore. Il faut que la population soit consciente de ce à quoi l’expose cette course à la rentabilité : la maltraitance institutionnelle.
C’est laisser des personnes mourir seules sur des brancards, sans accompagnement dans les services d’Urgences.

C’est laisser des personnes dépendantes faire leurs besoins dans une protection plutôt qu’aux WC.

C’est prendre le risque d’insister lourdement auprès d’un nourrisson pour qu’il mange. Car c’est la prise de poids qui conditionnera la sortie et donc la « libération » du lit occupé.

Cela fait un an que les associations d’usagers, les syndicats Cgt, Sud, les Collectifs inter Urgences et Inter hôpitaux, se mettent d’accord sur les actions à mener pour sauver l’hôpital public. Certaines de ces actions peuvent se mettre en place dès maintenant :

  • Augmentation immédiat de 300 euros minimum des salaires des hospitalier.es et de l’action sociale
  • Un budget pour la santé fixé sur les besoins de la population et non un budget qui impose de bricoler avec des contraintes financières arbitraires. La France est la 6e puissance économique mondiale. L’argent alloué à la santé doit être à la hauteur du rang de notre pays. Et cela passe par des choix politiques.
  • Le dégel du point d’indice dans la fonction publique
  • Réouverture de lits dans les services où il y a des besoins
  • Arrêt immédiat des fusions de services.

Dans un deuxième temps, ce qu’il faudra construire :

  • La garantie d’un accès aux soins égalitaires pour toutes et tous, quel que soit le territoire
  • L’abandon de la tarification à l’activité pour l’hôpital public
  • La participation de celles/ceux qui donnent le soin et de celles/ceux qui le reçoivent, aux instances décisionnaires des établissements de santé et d’action sociale.

Comment ne pas voir dans le Ségur qu’un ultime coup de communication. Car les rapports, le gouvernement en a déjà. En 2019, la Commission des comptes de la sécurité sociale, qui est composée de Sénateur.es et de Député.es, rapportait que les besoins de la population nécessitent de doubler le financement qui est investi aujourd’hui. Le doubler !

Faire mine d’organiser une concertation, tromper la population, pour mieux poursuivre la casse, voilà ce que choisit aujourd’hui notre gouvernement. Il faut arrêter avec cette chimère qui voudrait que la santé soit quelque chose de rentable. La santé est un investissement, tout comme l’éducation ou la justice.

La crise sanitaire du Covid est arrivée alors que les hospitalier.es rapportaient des conditions de travail dégradées depuis plusieurs années. Malgré cela, nous avons déployé une énergie incroyable.

La population nous a soutenue en applaudissant aux balcons, pendant 2 mois. Maintenant, il faut nous aider à obtenir de meilleures conditions de travail. Pour notre santé à tous. J’espère que les citoyens seront nombreux devant le Ministère de la Santé demain, à partir de 13h. Nous, hospitaliers, ne pouvons nous résigner.


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