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Primes dans l’éducation : du réchauffé pour mieux avancer dans l’offensive néo-libérale

C'est à un petit tour de passe passe que s'est livré Gabriel Attal au JT de TF1 en « annonçant » une prime pour les personnels de l'éducation... déjà promise en juin. La stratégie de communication du ministre vise surtout à mieux camoufler la continuité des offensives qui pèsent sur le secteur.

Hélène Angelou

29 septembre

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Primes dans l'éducation : du réchauffé pour mieux avancer dans l'offensive néo-libérale

© Crédits photo : Capture d’écran JT de TF1

Ce jeudi, Gabriel Attal, ministre de l’éducation, « annonçait » au JT de TF1 une « prime exceptionnelle » destinée aux 730 000 personnels de l’éducation ayant une rémunération inférieure à 2600 euros nets mensuels. Nouveau signal d’un ministre qui a « réussi [sa] rentrée », comme s’en félicite le Figaro ?

Imbroglio autour des « primes exceptionnelles » : une communication qui fait flop

Quelques heures plus tard la rubrique Checknews de Libération a calmé les espoirs du ministre, en révélant la supercherie : « le ministre s’est bien gardé de préciser que la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat avait effectivement été annoncée, le 12 juin, par le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini. [...] Par ailleurs, la mesure a été concrétisée dans un décret publié le 1er septembre qui en précise les conditions d’attribution. Les montants établis entre 300 et 800 euros bruts, sont versés en fonction de la rémunération brute annuelle. En 2022, le montant de la prime était de 100 euros maximum », précise l’article de fact checking.

Loin d’une « annonce », la mesure affichée par Gabriel Attal était donc bien du recyclage de primes déjà mises en place par le gouvernement et n’a rien de nouveau. Par ailleurs, si Gabriel Attal espérait donner l’impression, par son effet d’annonce, que le gouvernement se soucie de la baisse du salaire réel des personnels de l’éducation causée par l’inflation, les primes annoncées restent faibles, particulièrement au vu des salaires dérisoires touchés par les personnels les plus précaires du secteur, à l’image des AESH dont le salaire moyen plafonne à 980 euros nets.

Un effet d’annonce pour mieux poursuivre les attaques contre l’éducation

Surtout, l’effet de communication visait à mieux faire passer la pilule des attaques qui se poursuivent à l’encontre du secteur. Le jour même, les enseignants recevaient en effet par mail le planning et le détail des programmes des examens du brevet et du baccalauréat : repoussés à la fin juin, voire en juillet, allongeant ainsi la durée de l’année scolaire. Une annonce qui s’ajoute à l’ensemble des attaques visant à augmenter le temps de travail des personnels, à l’image des formations imposées hors temps-scolaire et surtout du pacte.

Par ailleurs, le ministre a pour le coup bien annoncé une nouveauté : les stages obligatoires de deux semaines pour tous les élèves de seconde au mois de juin. Une nouvelle attaque en règle contre les élèves et l’éducation publique puisque la mesure consiste à soumettre encore plus l’éducation aux intérêts du patronat et à faire travailler le plus tôt possible les élèves, dès leurs 15 ans. Une attaque qui prolonge le contenu de la réforme du lycée professionnel. Le projet macronien pour les lycéens se durcit ainsi en cette rentrée, entre l’interdiction islamophobe de l’abaya, la gestion répressive du harcèlement scolaire, et donc le développement de dispostifs favorables au patronat, le tout sous le signe du retour de « l’autorité » à l’école.

Face aux attaques qui pleuvent contre le secteur en cette rentrée, il y a donc urgence à se mobiliser pour de véritables hausses de salaires et leur indexation sur l’inflation, contre les réformes de casse de l’éducation publique portées par Macron-Attal, et contre le projet 100% néolibéral et répressif qu’ils promettent aux élèves.


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