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Prison ferme pour Sarkozy : sa peine pourrait être réalisée à domicile

Ce lundi, au terme de trois mois de délibérations, Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans de prison dont un ferme pour corruption et trafic d’influence. Une peine inédite dans l'histoire de la justice française, dans le cadre de l'affaire "Bismuth" qui a révélé les pratiques de corruption de la classe politique française. Évidemment, Nicolas Sarkozy bénéficiera d'un traitement de faveur, qui permettrait d'effectuer sa peine à domicile. Une preuve que le système judiciaire reste au service des classes dominantes.

Irène Karalis

1er mars 2021

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Capture d’écran D8

Ce lundi, après trois mois de délibérations, la justice a rendu son verdict : Nicolas Sarkozy est condamné à trois ans de prison dont un ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire « Paul Bismuth ». Le Parquet National Financier avait au départ requis une peine de quatre ans de prison dont deux fermes. L’avocat de l’ex-président, Thierry Herzog, ainsi que le magistrat Gilbert Azibert, eux aussi impliqués dans l’affaire des écoutes, ont également été condamnés à trois ans de prison dont un ferme.

L’ancien chef de l’État a donc été reconnu coupable d’avoir utilisé son avocat et Gilbert Azibert pour obtenir des informations illégales sur des enquêtes judiciaires en échange d’un poste de prestige à Monaco. Une pratique pas isolée, lorsqu’on sait que Nicolas Sarkozy a été impliqué dans pas moins de 10 affaires de 1995 à 2012, allant de « l’affaire Karachi » aux « hélicoptères du Kazakhstan » en passant par les financements illégaux de ses campagnes de 2007 et de 2012. Par ailleurs, le népotisme semblait être monnaie courante sous l’ère Sarkozy, et de nombreux amis de l’ex-président avaient alors été nommés à des postes clés dans la justice, la police ou encore la haute administration.

Nicolas Sarkozy est donc le deuxième ancien président, après Jacques Chirac, à être condamné par la justice. Ce dernier avait été condamné à deux ans de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, rappelant que la corruption est bien une affaire structurelle à la Ve République.

Mais, si la peine est inédite, l’impunité demeure. Ainsi, celui qui est coupable de corruption et trafic d’influence devra réaliser sa peine… à domicile. En effet, la présidente du tribunal a affirmé que cette peine pouvait « nécessiter un aménagement à domicile, sous forme de bracelet électronique ». Une promenade de santé pour l’ex-Président qui pourra donc effectuer sa peine dans une de ses nombreuses résidences secondaires. Une preuve une fois de plus de l’hypocrisie des condamnations pour les dirigeants de ce monde, qui bénéficient sans cesse de traitements de faveur. Une justice à deux vitesses, qui laisse croupir les plus précaires pendant que Sarkozy et ses semblables effectuent leurs peines dans des conditions luxueuses.


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