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Licenciement

Rassemblement au siège de Conforama contre les licenciements : « On n’a plus rien à perdre »

Les ouvriers du site logistique Conforama de Saint-Georges-d'Espéranche (38) se sont rassemblés mercredi devant le siège du groupe à Lognes (77). Menacés par la fermeture de leur entrepôt et par un PSE, ils réclament des conditions de départ dignes et protestent contre le mépris de leurs dirigeants.

Lino Lussu

14 mars

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Rassemblement au siège de Conforama contre les licenciements : « On n'a plus rien à perdre »

Crédit photo : Révolution Permanente

Après 7 heures de bus en partant d’Isère (38), une soixantaine de salariés de Conforama se sont rassemblés devant le siège social de l’entreprise à Lognes (77), en région parisienne. Le 10 janvier dernier, leur direction annonçait via WhatsApp la fermeture de l’entrepôt logistique dans lequel ils travaillent à Saint-Georges-d’Espéranche (38). Ce mercredi, ils sont donc venus manifester leur colère et faire pression sur la quatrième séance de négociations entre les organisations syndicales et la direction à propos du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) qui prévoit le licenciement de 78 personnes.

Bientôt deux mois de grève et une direction qui fait la sourde oreille

C’est la troisième fois qu’ils font le déplacement jusqu’au siège depuis le début de la procédure. Déjà le 29 février dernier, les salariés étaient montés à Lognes pour manifester sous les fenêtres de la direction, alors que se tenait une autre séance de négociation. En parallèle, les salariés continuent leur grève en Isère depuis maintenant près de deux mois, cela à fin d’empêcher Conforama d’écouler le stock encore présent sur le dépôt, qui représente un manque à gagner de plusieurs millions d’euros.

Les travailleurs représentés par une intersyndicale (FO, CGT, CFDT) exigent une revalorisation des indemnités de licenciement, jusqu’ici misérables. « On voit des salariés avec 40 ans d’ancienneté toucher même pas 10 000 euros » déplore ainsi Didier, qui subit à 55 ans le deuxième PSE de sa carrière.

Pour le moment, la direction continue de faire la sourde oreille et cette quatrième séance de négociations n’a pas débouché sur un accord. La direction a proposé 2250 euros par année d’ancienneté pour chaque salarié licencié, tandis que l’intersyndicale demande deux mois de salaire par année d’ancienneté.

Cet affront semble cependant loin de démoraliser les grévistes, à l’image de Thierry qui travaille depuis 10 ans sur le site et dont la « détermination n’égale que le mépris de la direction locale et nationale de Conforama », comme il l’explique lui-même. La lutte n’est pas prête de s’arrêter et les prochaines négociations auront lieu ce vendredi.

Une colère renforcée par des conditions de travail difficiles et le mépris de la direction

La colère des salariés est d’autant plus forte que le PSE imposé par Conforama n’est pas lié à une situation économique difficile. En effet, la fermeture du dépôt est le fruit de la volonté des différents propriétaires de l’entreprise de dégager plus de profits en mutualisant sa filière logistique avec BUT. Des manœuvres économiques patronales dont les frais sont payés par les travailleurs.

Au-delà du PSE, les conditions de travail particulièrement pénibles du secteur logistique renforcent le sentiment d’injustice des salariés. Didier par exemple, qui a « donné son dos et un genou à Conforama », a dû travailler pendant de longues années avant d’enfin obtenir le statut de travailleur handicapé, alors même qu’il ne peut pas travailler sans anti-douleurs. Thierry de son côté, après 10 ans d’ancienneté, plafonne à peine au-dessus du SMIC car la direction préfère distribuer des primes pour éviter d’augmenter les salaires et s’exonérer de cotisations sociales supplémentaires. Confrontés à cette réalité, ils ne peuvent se résoudre aux miettes que leur propose la direction.

Les travailleurs ne doivent pas payer la crise, il faut interdire les licenciements !

La situation des travailleurs de Conforama est loin d’être un cas isolé. En effet en France, de nombreuses entreprises ferment leurs portes depuis plusieurs années tandis que le chômage remonte. Dans le secteur du bâtiment par exemple, plus de 150 000 postes vont être supprimés d’ici à 2025. Les enseignes du textile traversent de la même manière une grave crise entraînant fermetures sur fermetures et licenciements. À l’international également, on constate des tendances similaires, à l’image du secteur du jeu vidéo - qui a connu une année 2023 record en termes de licenciement et ce alors qu’il s’est rarement mieux porté.

Contre ces suppressions d’emplois dictées par la course au profit, il faut lutter pour l’interdiction des licenciements et pour que la crise économique ne soit pas payée par les salariés mais par le patronat qui s’en met plein les poches. De la même manière, il faut lutter pour la réduction et le partage du temps de travail, afin de garantir l’accès à un emploi pour toutes et tous !

Pour soutenir les grévistes de Conforama, une caisse de grève est disponible sur ce lien !


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