×

Grève reconductible

« Reconduire jusqu’au retrait » : les raffineurs de Donges déterminés pour les retraites et les salaires

Pour les raffineurs de Donges, il y a une évidence : pour faire plier Macron, il faut une grève reconductible qui s'élargisse au plus grand nombre de secteurs possibles. Sur le piquet de grève, l'ambiance est au durcissement de la mobilisation !

Erell Bleuen

8 mars 2023

Facebook Twitter
« Reconduire jusqu'au retrait » : les raffineurs de Donges déterminés pour les retraites et les salaires

Crédits photo : Révolution Permanente

Malgré la mise à l’arrêt de la raffinerie après que deux transformateurs électriques ont pris feu, à Donges, les raffineurs veulent rentrer dans le dur.

En grève depuis le 6 mars contre la réforme des retraites, les raffineurs ont reconduit le mouvement : « il n’y a plus de sortie de carburant, que ça soit par bateau, pipeline, ou par camion du site, jusqu’à vendredi soir, date de la prochaine Assemblée Générale des salariés » nous raconte David Arnoult, élu CGT. Pour Arnaud Minec, délégué CGT : « On est en grève pour nos enfants, notre famille et tous ceux qui sont impactés par la réforme. Mais on veut aussi éveiller les consciences des autres entreprises pour qu’elles rejoignent le mouvement. »

Dans les autres raffineries, le mouvement a aussi été reconduit : à Feyzin, La Mède et Carling pour Total, les salariés sont toujours en grève et les expéditions sont coupées. Sur la raffinerie de Normandie, les relèves n’ont pas été assurées ce matin. Dans les autres raffineries françaises, le mouvement est aussi reconduit : à Notre-Dame-de-Gravenchon et Fos-sur-Mer, les deux raffineries du groupe ExxonMobil/Esso ont reconduit ce matin la grève. La dernière raffinerie, de PetroIneos Lavéra a elle aussi reconduit la grève, avec 80 % de grévistes. Sur d’autres sites du secteur pétrolier, comme le dépôt de la CIM au Havre, ou le dépôt de Flandres, la grève est aussi très suivie, avec 100 % de grévistes sur ces deux sites.

L’enjeu d’élargir le mouvement est en effet dans toutes les têtes : « Plus il y aura de corps de métiers en mouvement et en grève, plus on pèsera sur l’économie et on pourra mettre la pression aux patrons » nous explique Arnaud. Et à Saint-Nazaire, plusieurs secteurs ont continué le mouvement au lendemain du 7 mars : les dockers en grève ont organisé une « opération port mort », tandis plusieurs ronds-points de la zone industrielle étaient bloqués ce jeudi matin.

« Les électriciens, les dockers, on est nombreux à travailler en 3x8 et à subir la pénibilité au travail. En travaillant deux ans de plus, on s’expose deux ans de plus aux produits chimiques » poursuit le syndicaliste. « Dans le mouvement, on se réunit régulièrement en AG de lutte pour organiser des actions communes ».

 Sur le piquet où les gilets CFDT, FO et CGT se sont rassemblés, l’ambiance est au durcissement de la mobilisation.

Et dans les discussions, se mêlent la colère sur les réductions de moyen pour la maintenance, les conditions de travail, mais aussi les salaires. Comme Arnaud nous raconte : « On est partis pour nos salaires, on était obligés de partir pour les retraites. Les NAO étaient à la même période pour tous, et aucune société n’a eu ce qu’ils ont demandé. Quand on voit les chiffes de dividendes, à un moment faut partager la part du gâteau. » Pour David, « on a un regret, c’est que l’intersyndicale confédérale concentre les mots d’ordres sur le retrait de la réforme, car la question de l’indexation des salaires sur l’inflation est toujours présente et devrait faire partie des mots d’ordres ».


Facebook Twitter

Erell Bleuen

@Erellux

Chambéry. Journée « école morte » réussie en soutien à une enseignante contrainte de changer d'école

Chambéry. Journée « école morte » réussie en soutien à une enseignante contrainte de changer d’école

1er mai : une journée contrastée en décalage avec les dangers de la situation

1er mai : une journée contrastée en décalage avec les dangers de la situation

Préavis de grève pour les JO : les éboueurs exigent 1900 euros de prime et 400 euros d'augmentation

Préavis de grève pour les JO : les éboueurs exigent 1900 euros de prime et 400 euros d’augmentation

Trois usines Stellantis à l'arrêt : les grévistes de MA France déterminés face au chantage à l'emploi

Trois usines Stellantis à l’arrêt : les grévistes de MA France déterminés face au chantage à l’emploi

Répression à GT Solution : la direction tente de licencier un militant syndical à cinq reprises

Répression à GT Solution : la direction tente de licencier un militant syndical à cinq reprises

Transports : l'accord sur les fins de carrière montre la fébrilité de la SNCF et du gouvernement

Transports : l’accord sur les fins de carrière montre la fébrilité de la SNCF et du gouvernement

Sanofi supprime 330 emplois dans la R&D contre le cancer : la santé, pas leurs profits !

Sanofi supprime 330 emplois dans la R&D contre le cancer : la santé, pas leurs profits !

1er mai. Contre la guerre, l'austérité et l'autoritarisme : construisons une riposte !

1er mai. Contre la guerre, l’austérité et l’autoritarisme : construisons une riposte !