Depuis lundi, l’ensemble des services d’ArcelorMittal Dunkerque sont entrés en grève, en réaction aux propositions méprisantes de la direction lors des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). Alors que la CGT réclame 300 euros d’augmentation de salaire ainsi qu’une indemnisation de 56 centimes par kilomètre effectué entre le domicile et le travail, la direction a proposé 90 euros d’augmentation aux salariés et 4% aux cadres et ingénieurs.

Dans la nuit de lundi à mardi, le préfet du Nord a ordonné par arrêté préfectoral la réquisition de six salariés de l’entreprise. Au final, seulement cinq salariés ont pu être réquisitionnés. « La police ou la gendarmerie sont allées sonner chez eux vers une heure du matin pour leur faire signer le papier et les faire retourner le plus rapidement possible à l’usine » explique Gaëtan Lecocq, secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque, contacté par Révolution Permanente.

Pour lui, cette décision est une tentative d’intimidation de la direction, face à une grève qui est partie très vite et fort : « A Dunkerque le mouvement s’est vite généralisé. La direction s’est rendue compte de l’ampleur de la grève et essaye donc d’intimider les grévistes » explique-t-il. Alors que dans l’arrêté préfectoral la réquisition est justifiée par des raisons de sécurité, le syndicaliste dénonce une manœuvre : « Le service réquisitionné n’est pas en rapport avec la sécurité. Les salariés concernés sont des chauffeurs de locotracteurs. C’est pour faire un exemple. Mais l’effet est inverse, les salariés ont augmenté le rythme de la grève ».

Très rapidement, cette décision a provoqué la colère chez les salariés d’ArcelorMittal. Dès mardi ceux du site de Mardyck, situé à quelques kilomètres de celui de Dunkerque, sont entrés en grève. La veille, les salariés de Fos-sur-Mer (13) avaient déjà rejoint le mouvement. Les salariés du site de Saint-Chély (48) doivent également rejoindre le mouvement. Un appel à la grève est également lancé du côté d’ArcelorMittal Montataire (60) et dans la filiale de l’entreprise Industeel à Le Creusot (71).

Une dynamique qui pourrait continuer à s’étendre rapporte le syndicaliste : « On veut que ça se mobilise dans toute la France pour mettre un coup de pression auprès des directions et les faire revenir à la négociation avec des propositions correctes » a-t-il dit. Une réponse importante à l’offensive autoritaire des réquisitions, dont l’usage par l’Etat se renforce ces derniers mois, comme on l’a vu au moment des grèves de raffineurs successives. Une attaque contre le droit de grève que le mouvement ouvrier dans son ensemble doit dénoncer.