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Poutou face à Ruquier et ses sbires

Rétro 2017. On n’est pas couché : licenciements, fou rire et mépris de classe

En cette fin d’année 2017, l’heure est à la rétrospective. Nous republions cet article, paru le 27 février dernier. Le 25 au soir était diffusé le passage de Poutou sur le plateau d’On n’est pas couché. Une émission polémique, puisque les chroniqueurs ont fait preuve d’un mépris de classe affiché face au candidat ouvrier.

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Alors que l’exposition médiatique des candidats anticapitalistes est quasi-inexistante, qu’on ne les laisse s’exprimer que tard le soir et sur un temps d’antenne très réduit, on a vu à On n’Est Pas Couché, samedi soir, s’exprimer tout le mépris des journalistes-polémistes de cette émission. En effet, alors que Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle, est en train de devoir mener de front et la bataille anti-démocratique des parrainages et une lutte pour la sauvegarde de son emploi à l’usine Ford de Blanquefort, Vanessa Burggraf, et avec elle tous les présentateurs et invités du plateau, ont été pris de fou rire quand la question de l’interdiction des licenciements a été posée. Un rire condescendant qui en dit long sur leur mépris de classe.

Il est minuit passé quand Philippe Poutou entre sur le plateau d’On est pas couché pour présenter pendant 30 petites minutes son programme. Dans ce temps très court, largement insuffisant et beaucoup plus réduit que celui des candidats qui ne remettent pas en cause le capitalisme, Philippe Poutou s’est vu privé de plusieurs minutes d’expression car la journaliste Vanessa Burggraf a été pris d’un fou rire à propos des licenciements et de la mesure essentielle qui consiste à vouloir les interdire purement et simplement.

La question était pourtant simple et personne ne pouvait se méprendre sur son sens. Comment interdire les licenciements ? Sur un petit cafouillage dans la formulation de cette question, le fou rire s’est rapidement diffusé parmi les chroniqueurs et les invités. Pourtant, cette question est loin de faire rire des millions de personnes qui vivent et travaillent dans la peur permanente de perdre leur emploi. Faut-il rappeler que les licenciements massifs, réalisés au nom du profit et de l’engraissement des actionnaires, sont responsables de suicides, de divorces et de crises chez les salariés sacrifiés et dans les familles plongées dans la misère ? Faut-il rappeler que pour les Goodyear, c’est 1170 personnes mises à la porte avec 12 suicides à la clé ? Faut-il rappeler que pour les Conti c’est 400 divorces, 5 suicides et des centaines de personnes au RSA ou au chômage suite à un licenciement massif et sans autre raison que la recherche du profit ?

L’exercice a vraiment tourné au ridicule. Vanessa Burggraf a répété près de dix fois la question et chacun y est allé de son mot d’esprit de Yann Moix à Nicolas Bedos, entraînant à chaque fois plus l’hilarité. Mais comment peut-on se permettre de traiter avec autant de légèreté et de mépris un sujet aussi grave, qui plus est devant un ouvrier qui lutte pour garder son emploi et qui risque justement d’être licencié ?

« D’habitude ça fait pas rire les licenciements » lance Ruquier les larmes au yeux. Nous, les licenciements, ça ne nous fait pas rire et il faut d’urgence rappeler que leur interdiction est une question de vie ou de mort.


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