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Portraits de profs en grève

Romain, enseignant : « La forte mobilisation du 5 décembre dans l’éducation nationale a été une très bonne surprise »

Alors que les enseignants sont largement mobilisés depuis le 5 décembre pour exiger le retrait de la réforme des retraites ainsi que l'abrogation des réformes Blanquer, Révolution Permanente donne la parole aux professeurs grévistes à travers une série de témoignages.

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Crédit photo : Photo F. C

Révolution permanente Qu’est-ce que tu as pensé de la journée du 5 décembre ?

Romain : C’était vraiment une très bonne surprise et même dans le lycée dans lequel je suis, les collègues qui sont là depuis 10-15 ans me disent que ça faisait bien 10 ans qu’ils n’avaient pas vu ça. Après, la journée de grève unique elle n’est pas efficace en elle-même.

RP : Comment se passe la mobilisation sur votre lycée ?

Romain : Je ne suis dans un lycée qui habituellement ne bouge pas énormément et pourtant le 5 décembre il y a quand même eu 72% de mobilisés, dont un certain nombre de collègues qui sont venus le soir à l’AG Educ IDF.

RP : Vous avez suivi les annonces de Jean-Michel Blanquer et Edouard Philippe ? Elles ont un impact sur les enseignants dans ton lycée ?

Romain : Je ne peux pas trop parler pour les collègues, mais je pense que ceux qui sont déjà convaincus sont d’autant plus agacés. Quoi qu’il pourrait être annoncé, à part la réponse aux revendications, ce serait mal perçu, c’est comme un doigt d’honneur.

RP : On sent qu’il y a un malaise profond dans l’éducation nationale depuis plusieurs mois ? Cela se manifeste dans cette mobilisation ?

Romain : Là pour la mise en place des modalités d’évaluation en contrôle continu pour la première, on a eu notre grande messe dirigée par la direction il y a quelques jours qui nous expliquait à quelle sauce on allait être mangés. Il y a des collègues qui sont très très remontés parce qu’ils voient bien la charge de travail que cela représente, le peu de temps laissé pour le faire et le fait que c’est pas payé. Et puis que contrairement aux injonctions officielles, on ne peut pas tellement faire de contenu, on est quasi exclusivement dans l’évaluation. Là-dessus oui il y a plein de collègues, même parmi ceux qui sont moins mobilisés sur la question des retraites, qui estiment que ça ne va pas et que cela participe d’une perte de sens de métier. Et ils ne se sentent pas à l’aise avec l’idée de faire les nouveaux enseignements, avec tout ce que ça implique de mise en concurrence entre les matières, etc.

Propos recueillis par Tom.
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