Fait rare, hier le préfet de Paris Didier Lallement demandait une saisine de l’IGPN ainsi que la suspension du policier concerné par l’affaire de Sevran, qui fait un tollé sur les réseaux sociaux depuis hier. Une décision qui n’est pas sans lien avec les fortes réactions qu’ont généré ces derniers mois la répression des Gilets jaunes ou encore la mort de Steve, et la pression croissante de l’opinion contre les violences policières.

Une décision qui a provoqué la colère des policiers, habitués à une totale impunité dans les affaires de violences policières. Ainsi, hier soir, plusieurs dizaines de policiers étaient réunis devant le commissariat d’Aulnay pour protester tandis que les syndicats exigeaient la réintégration immédiate du policier.

Une pression qui a payé puisqu’on apprend ce matin que le Directeur Général de la Police Nationale, Eric Morvan, a refusé de signer la demande de suspension du Préfet. Interrogé sur BFM TV, le secrétaire général d’Alliance-Police nationale a salué la décision en expliquant que le policier "n’aurait jamais dû être suspendu."

Une fois de plus, malgré la vidéo accablante de l’agression policière, la police devrait rester impunie. Pourtant une chose a changé : l’indignation suscitée par cette décision devrait être plus large que jamais alors que les violences policières, contre les Gilets jaunes comme dans les quartiers populaires, apparaissent chaque jour plus inacceptables pour une grande partie de la population.