Les ATSEM, à 99 % des femmes, sont celles qui le matin accueillent nos enfants, leur font faire des ateliers, les habillent, les emmènent à la cantine et les surveillent. On a tous et toutes ce souvenir de ces femmes qui nous aidaient en maternelle à faire des activités. Aujourd’hui leurs conditions de travail se sont largement dégradées. En effet, le statut des ATSEM a été créé en 1992 et n’a toujours pas évolué depuis, alors même que leur fonction ne cesse de changer, d’autant plus du fait de la réforme des rythmes scolaires.
Ce métier qui alterne déjà entre missions d’accueil et d’animation s’en voit ajouter de nouvelles supplémentaires. Les ATSEM doivent à présent assister l’instituteur ou l’institutrice dans les tâches pédagogiques et éducatives au sein des classes surchargées. «  Lorsque nous avons des classes de 30 élèves, il arrive qu’une ATSEM s’occupe d’un groupe d’élèves pour faire de la reconnaissance de chiffres ou de lettres, ou travaille au développement psychomoteur etc. Tandis que l’enseignant s’occupe d’un autre groupe pour faire la même chose ».

Depuis 2013 et la réforme du rythme scolaire, les agents se sont vus ajouter la mission de surveillance du temps d’accueil périscolaire. L’exemple de Florence, ATSEM depuis 16ans, interrogée par France 3 Bourgogne, montre bien la précarité de leurs conditions de travail. « On a des journées de 9 heures non-stop ». Le matin, Florence arrive à l’école maternelle et s’ « occupe alors d’ateliers dans trois classes différentes  ». A midi, l’aide maternelle de 49 ans part chercher les enfants de la primaire dans un autre bâtiment pour les emmener à la cantine, puis elle les surveille le temps du déjeuner. Après le repas, Florence retourne en atelier. Et quand la classe se termine, elle prend en charge les enfants, pour le temps d’activité périscolaire. Bien sûr, cette nouvelle mission ne s’est accompagnée d’aucune augmentation de salaire.

Les ATSEM dépassent les 35h et sont payées légèrement plus que le SMIC « On gagne seulement 1 300 € nets par mois mais on nous demande de faire de plus en plus de choses, de 7 h 30 à 17 h 30 (le mercredi de 7 h 30 à 12 h 45). Nous sommes multitâches. Mais sans vraie reconnaissance » témoigne l’une d’elles. Amandine, ATSEM depuis neuf ans dans une école en Isère, gagne 1200 euros net par mois pour 41 heures de travail. Sa collègue, après 20 ans d’ancienneté, plafonne à 1400 euros. L’une des revendications mises en avant est bien entendu une revalorisation salariale.

L’un des problèmes auxquels doivent faire face les ATSEM, c’est que se sont des agents territoriaux, dépendant des communes ou des communautés de communes, qui sont leurs employeurs, mais que lorsqu’elles interviennent en classe, elles passent sous l’autorité de l’Éducation Nationale, qui parfois leur confie des missions contradictoires. Dans ces cas là, quelle mission doit primer sur l’autre ? C’est pourquoi l’une des premières revendications des ATSEM est une clarification de leur mission, elles que l’on considère comme « les bonnes à tout faire des écoles maternelles ». Elles revendiquent également la possibilité de pouvoir bénéficier d’une évolution de carrière, car la plupart des postes sont sans évolution.

Les ATSEM demandent une meilleure reconnaissance de leur travail, essentiel dans des classes surchargées, et l’on se doit de les soutenir dans leur combat. Pour une ATSEM par classe à temps complet ! Augmentation salariale ! Reconnaissance de leur travail et de la pénibilité de celui-ci ! Accès à une évolution de carrière ! Signez la pétition !