Salon de l'Agriculture
Tiré par les cheveux, frappé : un militant écolo violemment réprimé après avoir interpellé Macron
Lors du Salon de l’Agriculture ce week-end, un militant écologiste a interpellé Macron, avant d’être violemment réprimé par un policier chargé de la sécurité du président.
lundi 27 février
Capture d’écran, compte twitter @Chamakd1
Signe du mécontentement profond qui règne dans le pays, ce samedi au salon de l’agriculture Emmanuel Macron a été interpellé à de nombreuses reprises, par des agriculteurs et des militants écologistes. L’un d’entre eux, militant à Dernière Rénovation écologique, a été durement réprimé par le service d’ordre de l’Élysée, comme le montre une vidéo prise sur le moment.
Ça chauffe au salon de l’agriculture suite au passage de #Macron #Salonagriculture pic.twitter.com/p2tuAIOzq7
— Chamakd (@Chamakd1) February 25, 2023
La vidéo donne en effet à voir une interpellation particulièrement violente : le jeune homme est tiré par les cheveux, frappé et plaqué au sol, avant d’être étranglé, selon le journaliste de LCI présent sur place. Le militant s’est ensuite confié à ce média, expliquant qu’il souhaitait dénoncer les « 2200 morts par an à cause de la précarité énergétique ». A la suite de l’interpellation, il rapporte avoir « été frappé à plusieurs reprises à l’arrière du crâne » et fait état de marques de coups à l’œil, au crâne, au cou et à la poitrine. Une répression inacceptable qui, toujours selon LCI, serait l’œuvre d’un membre de la sécurité d’Emmanuel Macron, un policier du GSPR, proche du président et assurant sa sécurité lors de ses vacances au Touquet.
[𝐈𝐍𝐅𝐎 @LCI @TF1Info #toutestpol] Le militant de Dernière Renovation a déposé une plainte contre le policier du GSPR qui l’a violenté quand il a tenté d’approcher Emmanuel Macron samedi au salon de l’agriculture.
Voici un extrait du Procès Verbal.
— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) February 27, 2023
En plus de cet événement, de nombreux agriculteurs et militants écologistes ont également interpellé le président de la République, sur la réforme des retraites ou sur sa responsabilité dans le réchauffement climatique. Face à cela, Emmanuel Macron a réagi avec le mépris qu’on lui connait, invoquant les conditions de travail des agriculteurs pour justifier sa contre-réforme … alors que cette profession connait un taux de suicide considérable. Il a ensuite décrit les militants écologistes comme des « jeunes hagards », les invitant à « venir dialoguer à l’Élysée ». Une déclaration qui rappelle le « qu’ils viennent me chercher ! » prononcé par Macron en pleine affaire Benalla.
Derrière l’arrogance du président face à ses opposants, cette répression a permis de rappeler la criminalisation dont font l’objet les militants, et notamment les militants écologistes. A la suite des violences physiques subies par le militant de Dernière rénovation, Europe 1, révélait ainsi que ce dernier serait fiché S en raison de son activité militante. La justice lui reproche d’avoir participé au blocage d’une route à Boulogne, puis de s’être placé pendant quelques minutes sur la route de la 19e étape du Tour de France en juillet dernier, pour dénoncer la responsabilité du gouvernement en pleine vague de sécheresse.
Une « entrave à la circulation » qui suffit donc désormais à l’État pour ficher des militants. Un constat qui rappelle les mesures de répression de grande ampleur utilisées pour intimider les militants écologistes, et fait écho aux nombreuses arrestations lors de récentes manifestations, comme à Sainte-Soline contre le projet de méga bassines.
Mots-clés
violences policières / Écologie / Emmanuel Macron / Politique