Saisie le 28 mars, l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) devait statuer sur la légitimité de deux tirs effectués au LBD par des gendarmes depuis leurs quads pendant la répression qui s’est abattue le 25 mars dernier à Sainte-Soline. Dans les conclusions de son enquête, révélées par France Info ce mercredi, l’IGGN justifie ces tirs au nom de la « légitime défense » des deux gendarmes, membres de l’unité expérimentale PM2I (peloton motorisé d’interception et d’interpellation).

Une décision qui se situe dans la continuité de la violence inouïe du dispositif répressif déployé à Sainte-Soline, ayant fait plus de 200 blessés parmi les manifestants, dont Serge, militant toulousain, qui est toujours dans le coma. Alors que le premier flic de France n’avait pas hésité à mentir ouvertement pour couvrir les violences policières, déniant notamment cette affaire de tirs au LBD, des images publiées peu après l’avaient obligé à reculer. On y voit notamment des gendarmes tirer à l’aveugle en roulant à toute berzingue en quad.

De cette scène, l’IGGN tire ses propres conclusions... basées sur les témoignages de deux gendarmes. Dès lors, le rapport reproduit leur récit, comme le rapporte France Info : «  Cette unité motorisée a été encerclée par des Black blocs, indique l’IGGN. S’ils ont réalisé ces deux tirs de LBD c’est qu’ils étaient dans une situation de « péril avéré » selon les mots du rapport de l’IGGN ».

« Champ de bataille », « manifestants particulièrement agressifs et organisés », gendarmes « attaqués sur tous les fronts  » et guidés par une « nécessité absolue de se défendre » … Les termes employés visent à corroborer la fiction entretenue par Darmanin. Une occasion pour ce dernier de légitimer son offensive autoritaire : de la répression policière jusqu’à la dissolution d’associations, tous les moyens sont bons face à la prétendue menace et le « terrorisme » de « l’ultra-gauche ».

Une fois de plus, le rapport de l’IGGN nous prouve que, à l’instar de l’IGPN pour la police nationale, les organismes de « contrôle interne » ne servent en réalité qu’à couvrir l’institution policière et ses violences tout en légitimant la politique répressive du gouvernement. Face à la répression du mouvement social comme à Sainte-Soline, mais aussi dans les quartiers populaires, il y a urgence à ce que les organisations du mouvement ouvrier, de la jeunesse et des mouvements écologiste, antiraciste et féministe fassent front et se solidarisent de tous les réprimés.