Crédits photo : Dorian M

Après leur expulsion successive d’un ancien EHPAD abandonné et des allées Jules Guesde où ils s’étaient retrouvés à dormir sous tente, une centaine de mineures et mineurs isolés étrangers jetés à la rue par le tri raciste du département et du DDAEOMI (Dispositif Départemental d’Accueil, d’Évaluation et d’Orientation des Mineurs Isolés), ont dû trouver une solution d’urgence.

Depuis mi-décembre, ces jeunes, groupés au sein du collectif AutonoMIE, dorment donc dans le bâtiment 4R3, un immeuble inoccupé et non chauffé du campus de l’Université Paul Sabatier. En réponse, la direction de l’Université a immédiatement réclamé auprès du tribunal une procédure d’expulsion à leur encontre.

Suite à la mobilisation de soutien qui a réuni plus de 200 personnes le mardi 3 janvier, la présidence s’est entretenue avec des délégués des occupants du 4R3. Lors de cette rencontre, celle-ci s’est engagée à ne pas faire intervenir la police tant qu’une solution n’était pas trouvée. Par la suite, le président Jean-Marc Broto a envoyé jeudi matin un mail signé à tous les étudiants et personnels de la fac où il prétend ne pas pouvoir "concevoir que des jeunes soient dans la rue sans un accompagnement et un accueil digne" tout en expliquant chercher une solution avec l’Etat et les collectivités territoriales. Les mêmes qui en premier lieu ont mis les mineurs à la rue … Le jour-même de l’envoi de ce mail, les jeunes se voyaient notifier par un huissier une expulsion possible dans les 48 heures !

Un mail d’une hypocrisie sans nom, qui est surtout une manière pour la fac de couvrir ses arrières et de se déresponsabiliser de l’expulsion qu’elle cherche à obtenir.

En réaction, et à l’appel du Poing Levé, du collectif AutonoMIE et de l’UET une réunion inter organisations s’est organisée jeudi soir.

Les organisations présentes – le collectif AutonoMIE, Tech31, Le Poing Levé, l’UET, plusieurs syndicats de personnels et enseignants de l’Université Paul Sabatier, Sud 31, Sud Recherche 31, le ZINC ainsi que des organisations telles que la jeunesse du NPA et le NPA ont décidé de faire circuler une pétition qui revendique un plan de relogement collectif et pérenne, l’engagement par le président de l’Université de ne pas expulser les jeunes, des conditions de logement dignes et la mise à disposition de salles de classes.

La pétition, diffusée à la sortie des restaurants universitaires et administratifs par les mineurs eux-même et par l’inter-orga a recueilli les signatures de 825 étudiants et de nombreux membres du personnel de l’Université auxquelles s’ajoutent plus de 300 autres sur la pétition en ligne, soit plus de 1000 signatures en tout et sur une seule journée ! Comme lors du rassemblement de mardi, ces preuves de soutien aux mineurs isolés témoignent d’une véritable dynamique de solidarité sur le campus, ainsi qu’une opposition large à toute expulsion. Un soutien qu’il est maintenant nécessaire d’organiser pour faire face à toute expulsion et exiger des conditions de vie dignes pour les jeunes !

Dans ce sens, il faut maintenant organiser rapidement les différents acteurs présents sur la fac. Une assemblée générale des étudiant.e.s et personnels de la fac est organisée ce mardi 10 janvier 2023 en amphi Turing (bâtiment U4) afin de constituer un comité des étudiants et du personnel autour des mineurs.

Un élément indispensable pour élargir le mouvement à toute l’université, s’opposer à toute expulsion, s’organiser pour des conditions de vie digne pour les mineurs et exiger une solution de relogement collective, digne et pérenne selon la volonté des jeunes d’AutonoMIE.

Rendez vous mardi 10 janvier à 12 h en Amphi Turing, dans le bâtiment U4 de l’université Toulouse Paul Sabatier pour s’organiser !

Signez la pétition en cliquant ici !