Le 10 octobre, les habitant·e·s du campement sur les berges de la Garonne ont reçu une convocation au tribunal administratif suite à une requête de la préfecture demandant leur expulsion. L’audience, qui aura lieu mardi 18 octobre, pourra les contraindre à quitter les lieux sous 72 heures alors qu’aucune proposition de relogement n’a été faite.

Suite à une requête en référé des préfectures de Haute-Garonne et de région Occitanie, une centaine de personnes, majoritairement des familles avec enfants, sont menacées d’expulsion de leur campement de fortune installé boulevard des Récollets, à Toulouse.

Selon l’association Utopia 56 : « De nombreux habitant·es souffrent de pathologies qui nécessitent un suivi médical régulier. 19 enfants sont scolarisés et 6 en attente d’affectation en lien avec les Professeurs Relais de l’école Saint Joseph. »

Depuis novembre 2021, le nombre de personnes y trouvant refuge n’a cessé de croître, passant d’une dizaine de sans-abri à une centaine aujourd’hui, alors qu’à Toulouse 29 000 logements sont vacants depuis moins de deux ans, et que l’on décompte 4 000 logements vides depuis plus de 2 ans..

Si la préfecture prétexte le danger des crues de la Garonne pour expulser le campement, c’est bien la volonté politique de ne pas offrir de solution de logement à ces personnes qui les a placées dans cette situation précaire et dangereuse.

En effet, malgré les très nombreux logements vacants, aucune proposition de relogement n’a été faite à ces familles. Leur expulsion, en pleine période scolaire et à l’approche de l’hiver, serait criminelle et conduirait à une précarisation encore plus grande et une instabilité pour chacune des familles présentes sur le campement, s’ajoutant à la création quasi immédiate d’un nouveau campement. Une nouvelle preuve de l’hypocrisie de la préfecture, déterminée à masquer les conséquences de sa politique raciste et xénophobe, en repoussant la misère encore plus en marge de la ville.

Cette demande d’expulsion s’inscrit dans la lignée de celle prononcée le 20 septembre 2022 à l’égard des mineurs isolés étrangers, qui campaient le long des allées Jules Guesde depuis leur expulsion d’un ancien Ehpad cet été. Certains ont été relogés individuellement contre leur revendication d’un relogement collectif, et dans des conditions très inégales, parfois loin de Toulouse. Une division qui tente de briser leur mobilisation et empêche leur suivi scolaire, administratif et médical. Nombre d’entre eux restent aujourd’hui sans proposition de relogement, et de nouveaux jeunes sont mis à la rue chaque semaine suite au tri arbitraire et raciste qu’ils subissent lors des évaluations de minorité effectuées par le département via le DDAEOMI

De nouveau, le département, la préfecture et la mairie sont main dans la main pour expulser et réprimer, dans la lignée de l’offensive xénophobe et raciste du gouvernement. Nous nous joignons donc à l’appel à rassemblement du DAL 31, de Médecins du Monde délégation Midi-Pyrénées et d’Utopia 56.

Avant la manifestation interprofessionnelle pour les salaires, les retraites et le droit de grève, rendez-vous devant le Tribunal Administratif de Toulouse le mardi 18 octobre à 10h afin d’exiger non seulement l’annulation de cette expulsion mais aussi une solution de relogement pérenne adaptée aux besoins et aux volontés des familles ! Un rassemblement d’autant plus essentiel que la lutte contre l’offensive xénophobe et raciste du gouvernement doit s’articuler à celle plus large contre les attaques antisociales, au moment où s’ouvre la possibilité de construire un véritable rapport de force contre le gouvernement avec les grèves en cours !