Parmi le nombre conséquent d’entreprises qui se sont mises en grève ces derniers jours sur des questions de salaires, les employés de l’entreprise de sous-traitance Derichebourg Atis Aeronautique ont ouvert aujourd’hui leur troisième jour de grève. Cette grève avait à la base était l’initiative du ’’collectif en colère’’ auquel s’est rajouté le syndicat UNSA SNMAC qui appuie aujourd’hui les revendications des grévistes.

Une soixantaine de personnes se sont retrouvées ce vendredi tôt dans la matinée devant le site toulousain de Airbus, attendue par une équipe de policier, afin de montrer qu’ils sont toujours déterminés à en découdre. A en découdre contre une direction qui, malgré les revendications des grévistes continue d’user de la langue de bois pour faire plier les résistances.

Les grévistes ont des revendications claires et précises (50 euros d’augmentation générale pour tous les salariées, application de la fameuse prime macron ainsi que la demande d’un nouveau calcul concernant les primes d’intéressement et de participation que la direction ne verse plus) mais font face à une mur. La direction de Derichebourg Atis, avec, à sa tête, son président, Pascal Lannette, préfère faire la sourde oreille et rappeler à quel point pour eux, les salariées : « ne sont pas conscient des risques qu’ils prennent et font prendre à l’entreprise  ».

Ne faisant rien pour remédier à ce mépris, les deux syndicats majoritaires en ont profité pour enfoncer le clou. La CFE/CGC (le syndicat des cadres de l’entreprise) condamne ouvertement ce mouvement de grève et se contente de demander qu’une légère augmentation des salaires, n’évoquant absolument pas le retard prit sur les primes ainsi que les conditions de travail désastreuses dans lesquels se retrouvent les ouvriers. FO qui est « le syndicat-maison » de la boîte, bien adapté à la négociation avec le patron, a une position clairement plus franche sur ce sujet. Celle-ci condamne le mouvement de grève, en invoquant une possible mise en péril des négociations annuelles obligatoires.

Malgré ces difficultés, les salariés ont bel et bien répondu présent ce matin accompagné d’une vingtaine d’étudiants et Gilets Jaunes venues pour soutenir les ouvriers de la sous-traitance aéronautique, qui voient leurs conditions de travail baisser au fur et à mesure que la concurrence augmente et que le désir de rentabilité des actionnaires croît.