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Anthony Smith est inspecteur du travail dans le département de la Marne. Il a été démis de ses fonctions pour avoir voulu continuer à contrôler les entreprises qui maintiennent leur activité pendant l’épidémie. Il lui est reproché d’avoir demandé à un employeur de garantir l’accès à des masques de protections et autres équipements aux travailleurs forcés de braver le risque de contamination, alors même que plusieurs “salarié-es de l’association ont été hospitalisé-es et plusieurs autres sont en arrêt pour suspicion de COVID 19.”

Plus grave, il apparaît que l’ordre de cette procédure de suspension vienne directement de la direction départementale de l’inspection du travail, en collaboration avec le patron de l’association : “la responsable départementale de la Direccte de la Marne a ainsi ouvertement invité par écrit l’employeur à faire obstacle au contrôle engagé en lui conseillant de ne plus répondre aux sollicitations de l’inspecteur du travail et de « mettre cette correspondance de côté ». L’employeur s’est même enquis par courriel du 11 avril 2020, soit avant que notre collègue ne soit informé de son existence, de l’avancement de la procédure disciplinaire en ces termes éloquents : « où en êtes-vous de la procédure le concernant ? ».”

Comme le dénonce la CGT dans son communiqué : “Muriel Pénicaud veut faire régner la terreur dans les rangs de l’inspection du travail, perçue comme un obstacle à cette orientation, afin de dissuader les agents de contrôle de faire usage des pouvoirs que leur confère le code du travail.” L’objectif du ministère est simple à comprendre : favoriser à tout prix une reprise rapide de l’activité économique.

Cette volonté de faciliter la reprise de la production au détriment des travailleurs est dans la droite lignée des différentes déclaration de Macron, qui tient à maintenir et accélérer la reprise de la production, comme il l’a indiqué dans son allocution de lundi. Dans les faits, une des pires récessions depuis 1929 s’annonce et le patronat veut en faire peser les conséquences sur les travailleurs. Que cela soit en les poussants à reprendre le travail à leurs risques et périls ou bien en attaquant les conditions de travails à la reprise.