Samedi dernier à Chanteloup-les-Vignes, dans le quartier de la Noé, un nouveau stade de la violence d’État qui s’exerce quotidiennement dans les quartiers populaires, a été franchi. En fin d’après-midi a eu lieu une intervention de police qui avait pour objet le contrôle d’une moto supposément volée (« supposément » car le vol de la moto n’a jamais pu être établi et il semblerait qu’elle appartenait bien au jeune qui la pilotait). A la suite de ce contrôle, des affrontements ont éclaté entre des jeunes du quartier et les forces de l’ordre. Les policiers armés ont rapidement fait usage de leur arsenal répressif. Au total, 14 tirs de LBD et 9 grenades lacrymogènes ont été lancés.

Parmi ces tirs, une balle a violemment touché la tête d’une petite fille de 5 ans qui s’est effondrée aux pieds de son père. Selon le témoignage de la tante sur facebook, l’enfant était présente sur les lieux accompagnée de son père qui sortait les poubelles à deux pas de son domicile. La fillette a été prise en charge à l’hôpital Necker à Paris (XVème) où elle a été opérée d’une fracture du crâne. Elle a été plongée en coma artificielle :

Cette fillette de 5 ans est donc une victime de plus des violences de l’institution policière dans les quartiers populaires. Des violences qui se sont gravement déchaînées dans ces quartiers depuis le début du confinement. Les habitants des banlieues étant ainsi en première ligne des mesures répressives mises en place par le gouvernement. En effet, dans les quartiers populaires, ces mesures prennent la forme d’agressions racistes à répétition et témoignent d’un véritable confinement à deux vitesses quand on voit les scènes de promenades paisibles des beaux quartiers de Paris.

Or, nombre de travailleuses et travailleurs issus des quartiers populaires travaillent dans la santé comme aide-soignant.es, dans les secteurs du nettoyage, dans les transports en commun, dans les supermarchés comme caissière ou agent de sécurité, ou comme livreur pour les plateformes de livraisons, et sont en premières lignes face à la crise sanitaire. De véritables héros du quotidien, hypocritement célébrés dans les journaux télévisés, mais violemment réprimés et méprisés par la police dans leurs quartiers.

Crédit photo : LP/Véronique Beaugrand.