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Répression patronale

Une infirmière mise à pied après avoir réclamé des masques et des tests

Alors qu'elle demandait des masques, pour remplacer ceux délivrés par la direction de l'hôpital, périmés depuis 15 ans, une infirmière a été mise à pied. L’expression d’une pression inadmissible de la part de la direction de l'établissement.

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Crédits photo SAMI BELLOUMI - VDNPQR

Le virus n’était pas encore rentré dans l’enceinte du centre hospitalier. Mercredi dernier, il n’y avait pas de patients atteins du coronavirus. Vu la situation de crise sanitaire et l’approche du pic de l’épidémie, Leaticia, infirmière, déléguée syndicale et membre du CHSCT a envoyé un mail dans la journée de jeudi pour demander du matériel à la direction de l’établissement. L’infirmière, a exigé un matériel digne et suggéré à la direction de l’hôpital de faire un appel aux dons afin de se procurer du matériel, comme d’autres établissements ont pu faire. Dans ce même mail elle signale que dans le cas d’une vague de contaminations au sein de l’établissement et sans matériel « à tout moment, les membres du personnel se réserveraient le droit d’exercer leur droit de retrait ».

Après ce mail, aucune réponse de la direction qui quelques jours plus tard a humilié la soignante en lui annonçant une mise à pied en public.
Le militant syndical sud, Gilles Fagot explique : "La directrice et le DRH l’attendaient dans le hall des ambulances, là où les soignants entrent pour prendre leur service. Ça a été très violent, puisque ça a été fait devant les collègues".

Dans un communiqué, le syndicat Sud santé de l’hôpital, exige la réintégration immédiate de l’infirmière et l’abandon totale de toute sanction. Le syndicat exige également un matériel suffisant pour faire face à l’épidémie : masques et tests en nombre suffisant.

De quoi avait peur la direction de l’hôpital ? Que l’infirmière dénonce, comme elles sont nombreuses à faire, le matériel de mauvaise qualité, le danger auquel on expose les soignants et les patients par ce manque de moyens ?

Alors que nous sommes au pic de l’épidémie, cette mise à pied constitue non seulement un affront au corps soignant, envoyé au front « sans armes », mais également une atteinte au droit syndical de l’intéressée, qui demandait du matériel pour l’ensemble du corps enseignant. En tant que membre du CHSCT, l’aide-soignante pouvait contrôler et exiger de meilleurs moyens pour les soignants. Cette mise à pied, publique et humiliante, renvoie un message clair aux soignants de l’établissements « soigne et tais toi ».

Le manque de moyens n’est pas contestable, la pression auxquelles sont exposées les soignants non plus. A Marseille, deux infirmières ont filmé hier des blouses qui se déchirent et sont inutilisables. Le lendemain, la direction de l’hôpital de la Timone a convoqué les intéressées, pas de sanction, mais de la pression. Alors que l’épidémie atteint son pic en France, la pression est grande pour ceux qui sont en première ligne de cette crise, dressées en « héros » par les discours officiels, mais sanctionnés lorsqu’ils tentent de dénoncer le manque de moyens.


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