×

Sous-traitance

Victoire ! Après 16 jours de reconductible, les salariés de Samsic font reculer la direction

Les salariés de Samsic, sous-traitant d'Air France sur l'aéroport de Roissy, ont réussi à arracher une victoire contre la casse de leurs conditions de travail. Après plus de deux semaines de grève reconductible, ils ont fait reculer la direction.

Rafael Cherfy

7 avril

Facebook Twitter
Victoire ! Après 16 jours de reconductible, les salariés de Samsic font reculer la direction

Crédits photo : Révolution Permanente

Les travailleurs de l’aéroport de Roissy, qui s’occupent du transport des personnels navigants de la compagnie Air France, viennent de remporter une victoire importante après plus de deux semaines de grève reconductible. Face à une reprise de leur activité par le sous-traitant Samsic qui menaçait de casser certains de leurs acquis, les salariés ont mené une lutte exemplaire et ont fait reculer la direction.

« Notre activité qui était jusqu’ici gérée par Keolis a été reprise par Samsic suite à un appel d’offres d’Air France. Samsic a remporté le contrat le 19 janvier en proposant une offre au rabais. Il devait reprendre le contrat le 19 mars, mais comme la direction voulait nous supprimer des acquis, les salariés n’ont pas attendu que l’attaque se concrétise et sont partsi en grève reconductible  », explique Mourad Zemmouri, délégué syndical CFDT.

À l’origine de la colère, une direction qui voulait supprimer des primes, des congés payés, mais aussi dégrader les conditions de travail. Le syndicaliste résume ainsi l’offensive : « On a une prime de chauffeur de 7 euros par jour qui menaçait d’être supprimée, le treizième mois était aussi remis en cause avec des jours de congés payés supplémentaires qu’on avait réussi à obtenir. En plus de ça, ils voulaient changer les plannings aussi en réorganisant les jours de repos, l’amplitude de travail avec des vacations allant jusqu’à 9 heures au lieu de 8 heures, les pauses rémunérées, etc. Tout ça avec l’argument que la direction ne pouvait assumer vu que le montant du contrat signé avec Air France était trop bas ».

Une attaque frontale contre les travailleurs dans un moment où les raisons de se mobiliser ne cessaient de s’accumuler. « Déja la colère était là sur les retraites, évidemment, on ne voulait pas partir à 64 ans. Deuxièmement avec l’inflation, c’était encore pire. Ce n’est pas aux travailleurs de payer les conséquences de la guerre en Ukraine et la spéculation de certains industriels. En plus de tout ça, Samsic arrive pour nous faire perdre des conditions de travail et du salaires », explique le syndicaliste.

16 jours de grève reconductible qui ont fait plier la direction

Dans ce contexte, l’intersyndicale FO, CFE CGC, UNSA, CFDT a appelé à la grève dès le 19 mars, jour de la reprise de l’activité par Samsic. Ainsi, 90 % des 80 salariés ont suivi le mouvement et sont entrés en reconductible en tenant régulièrement des assemblées générales pour décider des modalités de la grève et de sa reconduction.

Face à une forte mobilisation, la direction a tenté de casser la grève, allant jusqu’à utiliser des intérimaires pour conduire les cars. Mais les grévistes ne se sont pas laissés faire et se sont appuyés sur le soutien au-delà de l’entreprise. Mourad témoigne : « On a monté une caisse de grève qui nous a permis de voir qu’il y avait beaucoup de solidarité, même de gens qu’on ne connaissait pas. Ça fait évoluer les mentalités de voir ça, ça donne envie d’aider les autres en retour ».

Finalement, la direction a reculé au bout de 16 jours et 4 heures de grève. « Mardi 4 avril, on s’est réuni pour voir si on acceptait des propositions de la direction après que notre donneur d’ordre, Air France, ait mis la pression à Samsic. On a obtenu un protocole de fin de conflit où la direction s’engage à ne pas toucher à nos acquis. Aussi, on a mis au clair qu’il n’y aurait aucune représaille contre les grévistes et un arrangement sur les jours de grève perdus qui seront, selon le choix des salariés, transformés ou non en congés payés » raconte le syndiqué CFDT.


Facebook Twitter
 « Il faut se synchroniser entre nous » : les dépôts Transdev de Villepinte et Tremblay rentrent en grève

« Il faut se synchroniser entre nous » : les dépôts Transdev de Villepinte et Tremblay rentrent en grève

Réquisition de grévistes d'Arcelor Mittal par l'Etat : des sites entrent en grève en solidarité

Réquisition de grévistes d’Arcelor Mittal par l’Etat : des sites entrent en grève en solidarité

« Ils veulent faire un exemple » : un délégué syndical de la Fnac menacé de licenciement

« Ils veulent faire un exemple » : un délégué syndical de la Fnac menacé de licenciement

Transdev Coubron : le délégué UNSA signe l'arrêt de la grève contre la majorité des grévistes

Transdev Coubron : le délégué UNSA signe l’arrêt de la grève contre la majorité des grévistes


Les voies jaunes : un film qui fait entendre la France des Gilets jaunes

Les voies jaunes : un film qui fait entendre la France des Gilets jaunes

Uber Eats : les livreurs appellent à la grève ce weekend contre la baisse de leur rémunération

Uber Eats : les livreurs appellent à la grève ce weekend contre la baisse de leur rémunération


Le nombre de salariés payés au SMIC n'a jamais été aussi élevé

Le nombre de salariés payés au SMIC n’a jamais été aussi élevé

« Il faut élargir et coordonner » : des travailleurs des transports en soutien aux grévistes de Transdev

« Il faut élargir et coordonner » : des travailleurs des transports en soutien aux grévistes de Transdev