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Débat stratégique

Pourquoi les grèves catégorielles se multiplient-elles à la SNCF ?

La colère se généralise à la SNCF, mais s’exprime en ordre dispersé, métier par métier. Derrière la multiplication des préavis, il y a un certain scepticisme des cheminots eux-mêmes quant à leur capacité d’obtenir de véritables victoires face au patronat et au gouvernement. Comment changer cette situation ?

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Pourquoi les grèves catégorielles se multiplient-elles à la SNCF ?

Crédits photo : Révolution Permanente

Ce début d’année 2024 a été marqué par une multiplication des préavis de grève et des conflits à la SNCF, tant à l’échelle de certains secteurs – les technicentres en janvier, les contrôleurs puis les aiguilleurs en février – que localisés dans certaines régions – par exemple les conducteurs de Nice ou les cheminots travaillant sur la ligne B du RER en île de France. « Il y a une vingtaine de collectifs comme celui des contrôleurs à la SNCF » affirmait récemment Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail dans les pages du Monde.

Les raisons de la colère

Avec cette colère qui éclate en ordre dispersé, les différents conflits font ressortir les spécificités et les problématiques de chaque métier. Les agents de maintenance dans les technicentres par exemple perçoivent les plus bas salaires de l’entreprise et la lutte contre l’inflation est donc au cœur de leurs revendications. Les contrôleurs ont mis en avant le manque de reconnaissance de leur travail, qui implique d’être en première ligne face aux usagers mécontents dans les trains, de travailler en horaires décalés et d’être constamment en déplacement. Les aiguilleurs ont mis également l’accent sur le manque de reconnaissance de leur métier, ainsi que des faibles salaires rognés de plus en plus par l’inflation.

Toutes ces revendications sont légitimes et chaque métier qui permet d’assurer des transports publics de qualité est indispensable. Mais au cœur de la colère des cheminots, même si elle s’exprime en ordre dispersé, il existe un combat commun autour de grandes thématiques transversales à tous les métiers. En premier lieu, et malgré les mensonges des médias et de la direction de la SNCF (notamment Farandou, le PDG et Fanichet, le patron de SNCF Voyageurs), les cheminots ont un revenu qui ne permet en aucun cas d’amortir l’inflation. Aux dernières NAO, l’entreprise ferroviaire qui a pourtant engrangé plusieurs milliards de bénéfices au cours des dernières années n’a accordé que 1,8 % d’augmentation générale à ses salariés. Les autres mesures consistent en des primes ponctuelles loin d’être à la hauteur des revendications des cheminots, et, même cumulées, sont loin de suivre l’inflation.

Les cheminots mobilisés de tous les secteurs mettent aussi en avant la souffrance au travail qui s’est accrue brutalement ces dernières années. Une souffrance due à des suppressions de postes, des restructurations, des départs à la retraite et de plus en plus de démissions, autant de postes non remplacés couplés à des difficultés croissantes à recruter, aboutissant à un véritable sous-effectif dans la plupart des métiers. Et ce sous-effectif a pour conséquence une augmentation croissante de la charge de travail, le fait pour certains agents de devoir assurer des tâches en plus, qui ne figurent pas dans les missions liées à leur poste, des amplitudes horaires toujours plus importantes et le risque de se voir systématiquement refuser les congés, car il n’existe plus d’agents qualifiés pour remplacer les collègues en vacances ou malades.

Enfin, en creux des revendications des cheminots, on peut lire les conséquences des attaques qu’ont subit les travailleurs du rail ces dernières années. Non seulement l’allongement du temps de travail avant le départ en retraite, comme pour le reste du monde du travail, mais aussi l’ouverture à la concurrence et la destruction du statut cheminot. Les plus anciens rappellent que lorsqu’ils ont signé leur contrat à l’embauche, ils savaient que les conditions de travail étaient pénibles, qu’ils allaient travailler en horaires décalés, les week-ends et jours fériés, que le salaire n’était pas exceptionnel ; mais ils avaient aussi l’assurance de bénéficier de certains acquis, issus de la lutte de leurs collègues les plus âgés, que malgré une espérance de vie plus courte ils allaient pouvoir partir à la retraite plus tôt, que la pension de retraite serait calculée sur les six derniers mois de la carrière, et bénéficier d’autres conquêtes sociales et de la sécurité de l’emploi. Aujourd’hui, ces promesses se sont toutes envolées, au fil des réformes, et seule reste la triste perspective de perdre sa vie à la gagner.

Derrière le bashing des cheminots, une volonté de museler le mouvement social

L’émergence des nombreux préavis de grève catégoriels et la colère profonde qu’ils expriment agit comme un véritable coup de semonce pour le patronat et le gouvernement, à l’approche des Jeux Olympiques. Une panique palpable tant chez les éditorialistes bourgeois que chez le PDG de la SNCF qui en appelle à la responsabilité des cheminots, et nous pointe du doigt, sans jamais répondre sur le fond à nos revendications. Comme nous avions déjà expliqué dans un de nos précédents articles, « Il fait des effets d’annonce en disant qu’il y a eu « 20% de hausse de la masse salariale ». Pour avancer ça, il comptabilise les primes et les évolutions individuelles en raison de l’ancienneté, mais les augmentations de salaires vis-à-vis de l’inflation n’ont pas du tout été à la hauteur. Il ment pour essayer de créer un fossé entre les usagers et les cheminots et essaie de nous faire passer pour des privilégiés alors que des salariés de la SNCF ont encore aujourd’hui leurs salaires de base en dessous du SMIC ».

Car la direction de la SNCF sait mieux que les cheminots eux-mêmes le rôle d’exemple et d’entraînement vis-à-vis des autres secteurs que nous pouvons jouer dans les luttes sociales. Nous avons été de tous les combats ces dernières années, avec une volonté de lutter non seulement contre les attaques spécifiques au rail mais aussi de s’adresser à l’ensemble de la société. C’était par exemple le cas en 2018, alors que le statut cheminot était attaqué et que le gouvernement Macron privatisait la SNCF : les grévistes luttaient pour leur statut et leurs conditions de travail, mais aussi plus généralement contre la casse du service public, en revendiquant des transports publics gratuits et de qualité, en cherchant à se lier aux usagers de la SNCF, à faire des liens avec les travailleuses et travailleurs de la santé qui étaient mobilisés au même moment et avec les étudiants qui luttaient alors contre Parcoursup et la sélection à l’université.

Cette volonté de dépasser des revendications corporatistes et de lutter au côté de l’ensemble du mouvement ouvrier s’est vérifiée plus récemment lors de la bataille des retraites au printemps 2023, où les cheminots ont cherché à se lier à d’autres secteurs du monde du travail, en organisant par exemple des actions communes avec les énergéticiens et les raffineurs. La lutte pour défendre le fret ferroviaire est un autre exemple de la tension des travailleurs du rail à s’adresser au-delà d’eux-mêmes, en mettant en avant des enjeux écologiques qui dépassent largement le seul périmètre de la SNCF.

En cherchant systématiquement à relier leurs combats aux enjeux de toute la société, en servant souvent de « locomotive » au mouvement social, les cheminots ont su inverser la tendance du « cheminot-bashing » qui a lieu dans les médias à chaque grève pour tenter de les isoler. En 2018 par exemple, les sondages montraient une forte adhésion de la population à la grève des cheminots durant la bataille du rail. Mais il était évidemment à prévoir qu’à l’approche des Jeux Olympiques qui représentent un enjeu majeur pour la SNCF et le gouvernement, et alors que la colère se généralise, les éditorialistes et le patronat redoublent d’efforts pour isoler les cheminots et saper le soutien de la population.

Derrière les mensonges répétés de TF1, BFM et Jean-Pierre Farandou sur le salaire soi-disant mirobolant des contrôleurs, la rhétorique des nantis et des privilégiés, sur l’irresponsabilité des cheminots grévistes, il y a une véritable volonté de diviser le mouvement social pour mieux régner. La réalité est que les luttes menées aujourd’hui par les cheminots, du fait d’être concentrées sur des revendications métiers ou corporatistes, sont certes légitimes, mais laissent une brèche pour la direction de la SNCF, le gouvernement et les éditorialistes à leur service pour tenter de monter les usagers contre les cheminots. En effet, les cheminots sont souvent pointés du doigt comme des égoïstes qui cherchent à défendre leurs propres intérêts, quitte à gâcher les vacances de milliers d’usagers.

La multiplication des grèves catégorielles comme conséquence des défaites de ces dernières années

Alors que les grèves cheminotes agissaient jusqu’à récemment comme catalyseur de toute une colère sociale, l’émergence de grèves catégorielles autour de revendications plus corporatistes semble représenter un changement de paradigme à la SNCF. Derrière la multiplication des conflits sectoriels, souvent impulsés par des collectifs qui se revendiquent « apolitiques et non syndicaux » comme le CNA (Collectif National des ASCT) chez les contrôleurs, il y a en réalité le poids des défaites passées et donc un certain scepticisme des cheminots sur leur propre capacité à mener des luttes victorieuses. D’autant que ces collectifs, s’ils rencontrent une forte adhésion des agents qu’ils déclarent représenter, sont souvent un frein à l’extension du mouvement à d’autres métiers mais aussi à une adresse vers l’extérieur, vers les usagers. En concentrant le pouvoir de décision aux mains d’un petit groupe de personnes, souvent structuré uniquement sur les réseaux sociaux, ces collectifs finissent par déposséder les cheminots des décisions sur la suite de leur lutte, même si cela peut ne pas être leur objectif dans un premier temps.

Car les cheminots n’ont pas connu de victoire revendicative importante depuis plus de vingt ans. De la Loi Travail de François Hollande en 2016 à la réforme des retraites de Macron en 2023, en passant par la réforme ferroviaire de 2018, les défaites successives imposées au mouvement ouvrier sont plus la conséquence de la stratégie perdante des directions traditionnelles du mouvement ouvrier que de la supposée toute-puissance du gouvernement et du patronat. Toute-puissance de façade qui a été fortement ébranlée à plusieurs reprises au cours de ces dernières années, en premier lieu par les Gilets jaunes mais qui s’est manifesté aussi par une succession de crises par en haut au sein de la macronie.

De ce point de vue, la défiance des cheminots envers leurs directions syndicales est légitime. Ce sont elles en effet qui avaient mis en place la stratégie perdante de la grève perlée en 2018, avec un calendrier de la grève annoncé à l’avance qui avait permis à la direction de s’organiser en face et qui avait conduit les cheminots à faire plus d’un mois de grève en cumulé sans arracher de victoire. Ce sont les directions des syndicats de la SNCF qui avaient imposé une trêve de Noël à l’hiver 2019 dans le combat contre la retraite à point, elles également qui poussent les cheminots à faire des grèves à l’économie, sans jamais militer des caisses de grève ni proposer de véritable plan de bataille comme cela s’est encore vérifié dans la bataille des retraites au printemps dernier.

Mais ces défaites successives, si elles ont révélé l’impuissance des directions syndicales à proposer des plans de batailles victorieux, ont aussi eu pour effet d’amener les cheminots, ainsi qu’une partie des équipes syndicales, à une forme de scepticisme sur la possibilité de grèves nationales d’ampleur victorieuses et à des conclusions erronées. Elles ont notamment eu pour conséquence de généraliser l’idée que les grèves nationale sont vouées à l’échec et que seules les batailles catégorielles autour de revendications minimales permettraient d’arracher des victoires, aussi minces soient-elles.

S’inspirer du meilleur de la tradition cheminote et se doter d’une stratégie gagnante

Les luttes catégorielles, si elles ont eu le mérite de mettre en lumière les spécificités de chaque métier du rail, ont rapidement atteint leurs limites. Non seulement elles ne permettent, dans les meilleurs des cas, d’obtenir que certaines avancées partielles, bien que réelles, mais elles permettent en effet à la direction de jouer la division, en donnant un peu à certains ce qu’elle refuse à d’autres. Et cela sans compter les secteurs qui ont moins de pouvoir de blocage, ou qui sont moins mobilisés, que les conducteurs, les contrôleurs, les aiguilleurs ou encore les agents de maintenance et qui sont, eux, laissés complètement sur le bord de la route, malgré le fait qu’ils subissent, eux-aussi, la casse considérable de leurs conditions de travail. En dernière instance, ces préavis sectoriels affaiblissent la force de frappe des travailleurs du rail en les divisant métier par métier et en se concentrant sur des revendications limitées et souvent défensives.

Il est temps pour les cheminots de repasser à l’offensive en s’organisant par-delà les clivages syndicaux dans des assemblées générales ou s’investissent les syndiqués comme les non syndiqués et qui permettent de décider collectivement d’une stratégie gagnante. Loin des querelles d’étiquettes, les syndicats devraient être surtout des outils au service des cheminots et cheminotes qui cherchent à relever la tête. Pour cela il faut bien évidemment tirer un profond bilan des défaites sociales de ces dernières années et des stratégies qui nous ont mené dans le mur, mais il est important aussi de se réapproprier le meilleur de la très riche tradition des luttes du chemin de fer.

Pour penser les batailles victorieuses de demain, il faut par exemple se pencher sur la grande grève de 1986, avec ses coordinations inspirées du mouvement étudiant. Plus longue grève cheminote jusqu’à 2018, il s’agit d’une expérience sans équivalent d’auto-organisation, où les grévistes ont réellement pu se saisir de leur grève et donner le tempo de la lutte, décider des actions, mais aussi de quand la grève commence et quand elle s’arrête. Cette grève a eu le mérite d’améliorer considérablement les conditions de travail des cheminots et de préserver leur statut pour les trente années suivantes.

A une autre échelle, dans un passé beaucoup plus récent, il faut aussi se saisir de l’expérience des 84 grévistes de ONET, agents de nettoyage dans les gares du nord d’Île-de-France en 2017. Après 45 jours de grève, où des assemblées générales quotidiennes et démocratiques avaient permis aux grévistes de contrôler une intersyndicale allant de SUD-Rail à la CFDT, ces hommes et ces femmes, tous issus de l’immigration, avaient réussi à faire plier les deux géants que sont ONET et la SNCF, donneur d’ordre. S’il s’agit d’une grève circonscrite aux agents du nettoyage des gares, l’organisation à la base et démocratique des grévistes avait permis de construire une caisse de grève, montée à plus de 80.000 euros, qui avait permis à ces travailleurs précaires de tenir une grève reconductible, et de tisser des alliances non seulement avec les cheminots mais aussi avec d’autres secteurs comme les femmes de ménage des hôtels, qui étaient également en grève à ce moment là, une partie du mouvement antiraciste, du mouvement féministe, des artistes, etc.

Pour rompre avec le scepticisme imprimé par des années de défaites, les cheminots doivent commencer par se saisir eux-mêmes de leur lutte, à la base, en s’organisant en assemblées générales décisionnaires, dans des cadres qui réunissent syndiqués et non-syndiqués et qui ont pour objectif de mener les grévistes à la victoire. Myriam, cheminote gréviste en 1986, témoignait à propos de cette expérience d’auto-organisation dans les pages de Révolution Permanente : « Mais le plus important c’est que toute cette expérience nous a appris que tout est possible quand on lutte tous ensemble, syndiqués et non syndiqués, que la liberté existe si on refuse d’être un mouton. Je garderai toujours en moi ces moments de lutte, où il y a plein d’échanges d’idées, où on rencontre plein de gens bien qui luttent pour une société meilleure ».

Et cette société meilleure, les cheminots doivent aussi la revendiquer au travers d’un programme qui ne soit pas seulement défensif face aux attaques du gouvernement et du patronat, mais qui passe à l’offensive. Un programme qui mérite qu’on se batte, dans tous les métiers de la SNCF mais aussi avec et aux côtés des usagers. Un programme et des mots d’ordre qui ne se contentent donc pas de poser les revendications corporatistes propres aux cheminots, face à une dégradation bien réelle de nos conditions de travail ces dernières années, mais qui permette également d’ouvrir un débat de société sur le rôle écologique et sociale du service public ferroviaire.

Ce programme devrait commencer par poser la nécessité d’une lutte de tous les cheminots mais aussi de l’ensemble du monde du travail pour une augmentation des salaires de 400 euros nets pour toutes et tous et leur indexation sur l’inflation, pour qu’aucun salaire ne soit en dessous de 2000 euros, ainsi que pour des embauches massives pour diminuer la charge de travail des cheminots mais aussi augmenter la qualité de service pour les usagers, avec plus de cheminots dans les gares, aux guichets et dans les trains. À rebours de la politique des gouvernements successifs et de la direction de la SNCF avec les suppressions de postes, les fermetures de guichets et des petites lignes, l’augmentation des prix des billets, l’ouverture à la concurrence et la casse du fret ferroviaire, il s’agit donc de défendre, cheminots et usagers ensemble, un investissement massif dans le chemin de fer, transport écologique par excellence, pour un transport public de qualité et entièrement gratuit, géré par les travailleurs du rail et les usagers.

Cette perspective est la seule capable de donner envie d’une lutte d’ensemble, non seulement de tous les travailleurs du rail, mais également en alliance avec les usagers, car nous sommes les principaux intéressés à ne pas laisser faire la logique capitaliste qui consiste à penser le chemin de fer non pas comme un service public pour l’intérêt du plus grand nombre, mais comme une manière de continuer de faire des profits, quitte à le faire en attaquant les salaires, les conditions de travail et le droit de grève. Une lutte d’ensemble qui ne laisse aucune brèche à la direction et aux éditorialistes des grands médias pour chercher à monter les usagers contre les grévistes, car il s’agirait d’une lutte commune pour l’intérêt du plus grand nombre.


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