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Macron s’était fait entuber ?

597 licenciements chez Nokia : voilà ce que valent les promesses des patrons

C’est l’histoire d’un jeu de dupes, avec pour acteur principal Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie. En 2015, Le suédois Nokia rachète l’équipementier télécoms Alcatel-Lucent avec ce qui va avec : cadeaux fiscaux, avantages et crédits. En contrepartie, Nokia s’engage à embaucher et à ne pas licencier pendant deux ans sur les sites hexagonaux. Résultats des courses : un nouveau PSE annoncé.

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C’est donc le dauphin de Macron à Bercy qui a reçu, jeudi, les syndicats et les élus de l’Essonne et des Côtes d’Armor, inquiets de l’impact qu’aurait le licenciement de près de 600 salariés (ingénieurs, cadres et techniciens) sur les sites de Nozay et Lannion. Mais Benjamin Griveaux est resté de marbre et n’a avancé aucune promesse. Il s’est tout juste plaint du mauvais tour qu’aurait joué Nokia à Macron.

En 2015, lors de la discussion autour du rachat d’Alactel par le groupe suédois, Michel Combes, un autre des acteurs de la farce, très proche de Macron et qui est l’artisan de la fusion, déclarait que l’opération allait « renforcer l’emploi en France ». A l’époque, Nokia s’engage en effet à embaucher, mais surtout à toucher les aides de l’Etat attribuées par Macron. Au final, Nokia a commencé par un premier plan de suppression de près de 400 postes en 2016, complété par l’annonce qui devrait être faite aux syndicats, lundi 18, de 600 nouveaux licenciements.

Macron, qui entretemps est devenu président au service du patronat, pas plus que Combes, qui est devenu entretemps DG d’Altice, la maison mère de SFR, ne se sont fait berner. C’est la logique même d’un Etat au service du patronat qui se manifeste ici : un Etat qui « nationalise » quand il faut socialiser les pertes et qui supervise les rachats quand le privé a du profit à faire.

Ce ne serait que par un véritable plan de développement des télécommunications, au service de la population et des collectivités, que l’activité et la recherche en télécoms pourraient être réellement développées en France, à des fins socialement utiles. Les salariés de Nokia-France n’ont rien à attendre de la soi-disant inquiétude des élus locaux et du gouvernement. En revanche, par leur propre force, en coordination avec les autres boites qui licencient et le mouvement contre la Loi Travail 2, ils seraient en mesure d’instaurer un rapport de force pour imposer « 0 licenciement ». C’est la base minimale de départ, là où les syndicats se sont tous rendus à l’invitation de Griveaux dans l’idée de limiter la casse. C’est le contraire qu’il faut instaurer, et que les pots cassés, ce soit Nokia qui les paie.

[Crédit illustration : Charles Leval]


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