Édit : En fin d’après-midi, nous avons appris que les interpellés étaient 5, et non 6 comme les énergeticiens l’avaient pensé dans un premier temps.

La réponse répressive du gouvernement au mouvement contre la réforme des retraites se poursuit. Après avoir visé durement la jeunesse, l’État cible à nouveau les militants de la CGT Énergie : ce mercredi, c’est la section girondine qui est prise violemment à partie avec l’arrestation de cinq syndicalistes d’Enedis à 6 heures du matin à leur domicile, devant leur famille.

Actuellement en garde à vue, d’après des sources syndicales, les militants auraient été arrêtés suite aux actions menées par la CGT Énergie durant le mouvement contre la réforme des retraites. « On ne connaît pas les motifs, mais on suppose que c’est suite au mouvement des retraites et à la mobilisation des énergéticiens partout dans le pays », précise Manuel Roméro, représentant du personnel à GRDF depuis le rassemblement en cours à Bordeaux.

Une hypothèse confirmée ce matin par Sud Ouest : ces arrestations font suite à la plainte déposée par la direction de RTE le 4 avril dernier contre les grévistes qui avaient coupé l’électricité dans une partie de la ville. « C’est une honte : pour marquer et faire de la répression, on est venus les chercher chez eux dans leur famille devant leurs enfants. Une violence extrême pour des syndicalistes : on n’a rien fait de mal ! », dénonce le syndicaliste.

Une nouvelle fois, le secteur de l’énergie est ainsi ciblé par la répression en représailles à son action syndicale. À Bordeaux, celle-ci a été particulièrement active : action de gratuité énergétique, mise en sobriété ou encore de solidarité avec la jeunesse précaire. Une attaque scandaleuse, en direction du secteur qui a été l’aile marchante et la plus combative du mouvement en Gironde et au-delà. Avec ces arrestations, c’est l’ensemble du mouvement ouvrier et des militants que l’Etat veut intimider.

En réponse à cette nouvelle opération répressive, les énergéticiens girondins répondent massivement par la grève : d’après des sources syndicales, ils sont déjà 100% en grève sur les sites de Gradignan, Bordeaux Lac, Cenon, Ésynes, Biganos, et en partie en grève à Libourne et chez les agents des Industries Électriques et Gazières de Soulac. Les travailleurs des docks et du rail ont d’ores et déjà prévu de venir aux rassemblements en soutien.

« On est tous réunis devant le commissariat de police de Bordeaux. On se mobilise jusqu’à ce que nos camarades soient dehors et on ne lâchera rien », annonce Manuel Roméro, peu avant que les grévistes votent le maintien du rassemblement jusqu’à la libération de leurs camarades. Une démonstration de solidarité importante, à laquelle l’ensemble du mouvement social doit se joindre lors des deux rassemblements organisés aujourd’hui : à partir de 11h devant l’hôtel de police à l’appel de la CGT Énergie 33, et à 18h devant la préfecture de Gironde à l’appel de l’UD CGT 33.

Comme le montrent les énergéticiens, face à la répression, la réponse doit être sans ambiguïté. L’unité qui s’est exprimée tout au long de la mobilisation contre la réforme des retraites doit se maintenir face à toute velléité du gouvernement de réprimer le mouvement social : d’une même voix, avec l’ensemble des organisations syndicales et politiques, exigeons la libération de l’ensemble des camarades interpellés et l’abandon de toute poursuite à leur encontre !