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Témoignage

Alex, 19 ans : « Peu qualifié, sans expérience, j’ai fini par accepter d’être "street marketer" »

Vendredi dernier un étudiant de 22 ans s’est immolé par le feu pour dénoncer la précarité dans laquelle il vivait. Mais son cas n’est pas isolé. Alex, 19 ans raconte un quotidien de galère, une vie à courir après les bourses et à enchaîner les jobs précaires.

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Alex a 19 ans, il vit et étudie à Saint-Etienne. Il témoigne pour Révolution Permanente d’une vie de précarité.

En septembre, lorsque la bourse au mérite n’est pas encore tombée (passée de 600 euros /mois à 100 euros par mois depuis quelques années et uniquement d’octobre à juin), j’ai été obligé de trouver un job. Peu qualifié, sans expérience, j’ai fini par accepter d’être "street marketer". Le langage start-up nation pour désigner une personne qui distribue des flyers. Je devais poser près de 5000 flyers dans des résidences étudiantes dispersées sur toute ma ville. 5h de boulot payées au SMIC. Si je n’arrivais pas à finir en 5h, je ne serais pas payé plus. C’était un CDD d’un jour, et je ne savais pas si je devais rire ou pleurer quand j’ai vu que ce boulot de merde me permettait déjà de "cotiser pour la retraite".

Ce job précaire m’a permis de faire du sport (pas véhiculé, frais de déplacement non remboursés), mais aussi de voir dans quel état sont les résidences étudiantes. Je suis passé par une résidence CROUS avec que des chambres de 9m2, rénovées paraît-il, car elles possèdent des sanitaires individuels ! Une cuisine par étage, des fissures et de la peinture qui s’écaille. Pas de boîte aux lettres, il faut demander son courrier à l’accueil. J’ai aussi pu voir des résidences privées, dont je ne donnerais pas les noms, mais qui font payer deux fois plus cher que le CROUS des logements aux mêmes caractéristiques.

J’ai vu le regard dédaigneux de certains jeunes, qui ne comprenaient pas que des gens comme eux soient obligés de faire ces boulots de merde pour avoir de quoi vivre.Retour ligne automatique
Je suis contre la pub, je ne voulais pas faire la promotion de l’entreprise pour qui je tractais, mais je n’ai pas eu le choix. Ce boulot demandait d’envoyer des selfies devant chaque rangée de boîte aux lettres, pour prouver qu’on y était allé. On m’a proposé un nouveau contrat. J’ai refusé. Je fais maintenant du soutien scolaire pour une famille qui pense que je suis une femme alors que je suis un homme trans, si elle savait je serais sûrement viré. Je suis payé 10 euros de l’heure mais avec les trajets et le débrief avec les parents, je bosse 2h pour 10 balles.

Tu vis ces situations ? connais ces angoisses ? Endettement étudiant, problèmes de logement, boulots précaires, pression scolaire ? Envoie ton témoignage,à l’écrit, en vidéo, en dessin ou en musique à [email protected], pour ne plus passer ces situations sous silence et commencer à préparer une réponse collective !


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