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Ennemie de classe

Amie du patronat : Marine Le Pen opposée à l’augmentation des salaires

Dimanche dernier, dans le cadre du lancement de sa campagne présidentielle au journal de 20h sur TF1, Marine Le Pen a réaffirmé son refus de toute augmentation des salaires. Entre mesures antisociales et démagogie, la candidate du RN continue de donner des gages au patronat.

Maëva Amir

14 septembre 2021

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Crédits : GEOFFROY VAN DER HASSELT AFP

Ces dernières semaines, la rentrée est marquée par un retour en force de la question de la hausse des salaires. En effet, l’inflation sur les prix du gaz, de l’essence ou de l’électricité, la reprise économique, la « pénurie » de main d’œuvre dans certains secteurs ou encore le ressentiment postpandémie ont fait agiter aux éditorialistes bourgeois comme au gouvernement le spectre d’augmentations des salaires. Du côté des politiques, c’est une question centrale qui donne lieu à toutes sortes de promesses électorales dans le cadre d’une campagne présidentielle déjà bien lancée.

Pourtant, dans ce contexte, Marine Le Pen qui lançait officiellement sa campagne présidentielle dimanche lors d’un meeting à Fréjus et le soir même sur TF1, a réaffirmé son refus d’augmenter les salaires. Sans distinguer entre les petites entreprises et les multinationales, qui se sont énormément enrichies avec la crise du Covid-19 et qui profitent à plein régime des salaires les plus bas elle a expliqué : « augmenter les salaires, cela veut dire faire peser une charge supplémentaire sur des entreprises qui sont dans de grandes difficultés économiques ». Si elle prétend que « rendre le pouvoir d’achat aux Français » sera le pilier de son programme, elle n’entend ainsi surtout pas troubler le patronat.

Ce refus d’augmenter les salaires n’est pas nouveau. En novembre 2018, alors qu’elle disait soutenir les Gilets Jaunes, elle assurait face à Bourdin être contre l’une des revendications principales du mouvement à savoir l’augmentation du SMIC , réaffirmant ainsi son opportunisme. Derrière sa démagogie et sa rhétorique prétendument anti-système, la candidate du Rassemblement National fonctionne par ailleurs avec des promesses sociales largement compatibles avec les intérêts du patronat, à l’image des deux nouvelles mesures phares de son programme à savoir la nationalisation des autoroutes et la privatisation de l’audiovisuel public. Nationaliser les autoroutes reviendrait dans les conditions de son programme à engraisser les patrons de Eiffage, Vinci et Coffiroute. En effet, il faudrait débourser 47 milliards d’euros pour rompre les contrats signés avec l’Etat qui doivent prendre fin en 2031. La privatisation de l’audiovisuel, présentée sous le prisme de la fin de la « redevance », serait de son côté un énorme cadeau aux milliardaires qui possèdent les médias tels que Bolloré ou Bouygues.

Quelques miettes pour les travailleurs, pas touche aux intérêts des patrons : Marine Le Pen maintient ainsi son programme qui préserve les intérêts patronaux, tout en renforçant les gages donnés au respect des règles néo-libérales, à l’image de sa tribune en faveur du remboursement de la dette publique publiée dans L’Opinion il y a quelques mois. Un projet politique qui n’a rien à apporter à ceux qui font tourner la société au quotidien et qui ont été en première et seconde ligne pendant la pandémie sans en retirer la moindre reconnaissance aujourd’hui.


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