Arkema, géant de la chimie en France, avec 13 sites répartis dans toute la France et un chiffre d’affaires avoisinant les 9 milliards, traverse une grève inédite depuis une dizaine d’années. En effet, dans le cadre des Négociations Annuelle Obligatoire (NAO) et alors que le patron se vantait dans la presse de bénéfices records allant jusqu’à 1,6 milliard d’euros, il n’a pas hésité à proposer seulement 1,7% d’augmentation, ce qui est largement inférieur à l’inflation de 2,8% du coût de la vie !

Suite à cette annonce, les travailleuses et travailleurs de la chimie ont décidé de rentrer en grève ! Depuis jeudi dernier, ce sont 13 sites qui sont rentrés dans la bataille et qui ont été mis à l’arrêt. De Marseille à la Normandie en passant par la Savoie et la Moselle, c’est tout le géant de la chimie qui se trouve à l’arrêt. Selon les syndicats sur place, l’arrêt de toutes les unités aurait un impact de 7 millions d’euros par jour. La revendication des travailleuses et travailleurs en grève est une augmentation de 100€ qui coûterait à l’employeur environ 15 millions, une goutte d’eau face au profit du géant de la chimie qui ne veut rien lâcher !

La direction d’Arkema joue le pourrissement de la grève et tente de décourager les grévistes, ils n’ont pas hésité à faire du chantage à l’investissement sur les sites. Les grévistes, eux, sont déterminés, que ce soit a Serquigny où ils organisent des parties de pétanque en discutant de la grève ou ceux de Savoie qui malgré les -7°C et la neige tiennent le piquet nuit et jour 7 jours sur 7 ! De jour en jour ils reconduisent la grève en AG et sur Serquigny, la grève a même été reconduite de 48h !

Une grève pour les salaires qui intervient dans un contexte où le prix de la vie ne cesse d’augmenter alors que les salaires stagnent. Depuis plusieurs mois on voit apparaitre des grèves dans toute la France qui réclament des augmentations de salaire que ce soit dans l’agroalimentaire, le Medico social, le social et le transport. Ce qui diffère des précédents mouvements, c’est que c’est toute une entreprise dans toute la France qui a su se coordonner à l’appel de la CGT et la CFDT pour partir en grève de manière offensive réclamant des augmentations de salaire !

Tandis que les directions syndicales parlent d’une journée nationale de grève en février, alors que les grèves isolées ne cessent d’éclater dans toute la France, ce n’est pas une journée dans plusieurs mois qui va changer la donne mais bien la construction d’un mouvement d’ampleur de tout le mouvement ouvrier qu’il faut construire contrairement aux propositions des directions syndicales ! Si les Arkema gagnent cette bataille ce sera un exemple pour toute notre classe !