Le 6 juillet dernier, le Conseil Constitutionnel censurait le « délit de solidarité », invalidant certaines mesures de la loi Asile Immigration qui était envoyée en ré-écriture pour écarter les dispositions anti-constitutionnelles. Au nom du principe de « fraternité », les sages, saisis par les avocats de Cédric Herrou, semblaient ainsi donner raison à tous ceux qui luttent pour les droits des migrants, victime du pire de la violence capitaliste. Un acte à la portée très limitée puisqu’en dépit d’un "assouplissement", le délit de solidarité est finalement resté inscrit dans la loi Asile et Immigration

Les conclusions du rapport publié ce jour par quatre ONG, L’Auberge des Migrants, Utopia56, Help Refugees et Refugee Info Bus, à propos du harcèlement policier des bénévoles viennent confirmer que les belles déclarations des sages du Conseil Constitutionnel ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Sur le terrain, le soit disant principe de « fraternité » ne s’applique pas aux migrants et leurs soutiens, qui subissent violence et intimidation.

Le rapport dessine sur 34 pages la politique policière menée envers les bénévoles des associations. Entre surveillance policière, présence constante lors des distributions de nourriture, contrôles d’identité fréquents, fouilles et palpation de sécurité, les bénévoles sont constamment soumis à la pression des policiers. Lorsque les bénévoles tentent de filmer les interventions policières, ils sont fréquemment arrêtés, menacés voire violentés.

Cette intimidation constante va de pair avec des entraves directes à l’action des bénévoles. Celles-ci peuvent passer par des moyens divers, contravention à l’encontre des camionnettes de distribution pour des motifs dérisoires voire mensongers, travaux visant à interdire l’accès aux lieux de distribution habituels ou encore arrestations arbitraires lors des interventions des bénévoles. Tous les moyens sont bon pour réprimer les militants solidaires.

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