Port de Dieppe : trafics en baisse, 600 emplois perdus !


Ouest France vient de publier un article intitulé « Dans le Port de Dieppe, la patronne, c’est Marie Dominique Fouchault ». Dans cet article, la directrice du Port de Dieppe « fille de la décentralisation » s’enorgueillit du bon bilan du port de Dieppe, rappelant les investissements conséquents : « 54 millions d’euros ont été investis entre 2007 et 2014 », et « 60 millions d’euros les cinq prochaines années » !

Elle souligne que lors de la reprise du port par la Région, le port de Dieppe était « dans un état calamiteux avec des grues qui ne servaient plus ».

Force est de constater que les investissements conséquents n’ont pas permis de développer les activités portuaires et de pérenniser les emplois. Les tonnages sont toujours en deçà de ceux de 2006, années noires de la Chambre de Commerce et d’industrie de Dieppe. Régulièrement le journal le Marin rappelle les tristes chiffres du port, quand les autres progressent.

Le syndicat CGT du port de Dieppe, rappelle qu’en 2006, 1600 emplois directs étaient générés par le port de Dieppe, et 1000 emplois induits, comme l’indique le rapport d’activité 2006 de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Dieppe, précédent gestionnaire.
Dans sa lettre Aval de décembre 2012, l’Insee publie le nombre d’emploi direct sur le Port de Dieppe fin 2010 au nombre de 1250.

Dans son dernier dossier de mars 2017 (de Calais à Douarnenez, 27 000 emplois dans les 14 ports de l’association des ports locaux de la Manche), l’Insee publie de nouveau le nombre d’emploi directs du port de Dieppe s’écroulant à 1000 emplois fin 2013.

En sept ans, ce sont 600 emplois directs qui ont été perdus sur le port de Dieppe.


La comparaison avec les ports bas normands est édifiante ! Avec des niveaux d’investissement équivalent de l’ordre de 10 millions d’euros par an, les ports de Caen-Ouistreham et Cherbourg génèrent respectivement 3400 et 1600 emplois directs.

Malgré une réalité économique et sociale désastreuse, la gouvernance du Syndicat Mixte du Port de Dieppe et sa direction s’obstinent à occulter le déclin du port dont ils portent la responsabilité.

Le mode de gouvernance voulu, le manque de connaissance du milieu portuaire comme l’indique la directrice du port dans l’article de Ouest France « La région ne savait pas comment fonctionnait un port », l’absence de stratégie à court et long terme, les investissements couteux et hasardeux, ne peuvent qu’amener à cette situation !

Le syndicat CGT du port de Dieppe ne peut que déplorer cette perte massive d’emploi, et cette perte de compétence et savoir-faire reconnus des agents portuaires.

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