Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publiques, a annoncé un déficit record pour l’année 2020 pour la sécurité sociale. Le chiffre de 41 milliards d’euros n’est encore qu’hypothétique, mais indique un déficit beaucoup plus important que le précédent record, qui était de 10 milliard d’euros ; pour comparaison, en 2019, le déséquilibre des comptes étaient d’à peine 2 milliards.

Ce record annoncé n’est pas directement dû au coût de la crise sanitaire. En effet, les dépenses engendrées par l’épidémie actuelle n’atteindraient que 8 milliards d’euros. Le gros du déséquilibre provient des reports et annulations de cotisations sociales pour les secteurs qui ont dû ralentir ou arrêter leurs activités pendant le confinement, notamment l’hôtellerie. Ces pertes seront aussi augmentées par la récession économique qui impliquera mécaniquement une baisse des cotisations.

Derrière ce simple chiffre de déficit se cache une question beaucoup plus importante : qui paiera les conséquences de l’épidémie de covid-19 ? En effet, en faisant peser une partie importante du poids de la baisse d’activité sur le budget de la sécurité sociale, cela appellera évidemment à des économies pour compenser ce « coût ».

En réalité, ce déficit est essentiellement dû à l’argent des cotisations sociale et de la CSG qui est pour ainsi dire directement reversé au patronat sans contreparties. Pour faire face à la crise, ni l’ISF n’a été rétabli, ni le CICE remis en cause. De plus, la fraude fiscale était estimé à 80 milliard d’euros en 2013. L’argent de la fraude fiscale, principalement celui des plus riches, pourrait à lui seul compenser les coûts de la pandémie.
Comme pour les attaques au code du travail ou bien sur les règlementations écologiques, l’objectif est de faire peser les coûts sur l’ensemble des travailleurs ou de la société plutôt que sur le patronat. Une première mesure d’urgence pour y remédier serait de rétablir l’ISF afin de faire peser le coût de la crise sur le patronat plutôt que sur les travailleurs et la jeunesse. Ce n’est pas à nous de payer la crise !