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Interdiction des licenciements

Crise de l’aéro. Rolls-Royce pourrait supprimer jusqu’à 8000 emplois

Alors que le secteur a connu des profits faramineux ces dernières années, face aux premiers signes de ralentissement, le patronat décharge brutalement la crise sur le dos des salariés.

Jean-Michel Larhot

7 mai 2020

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Crédit photo : Mark Kobayashi-Hillar/Wikipédia

Le géant anglais Rolls-Royce a annoncé qu’il pourrait supprimer jusqu’à 8000 emplois par suite de la crise économique qui suit la pandémie de Covid-19. Ces suppressions devraient concerner les chaines de fabrication de moteurs d’avions du constructeur, faisant écho aux limitations importantes du trafic aérien pendant un confinement qu’on peut qualifier de mondial. Comme pour les autres entreprises qui licencient, il s’agit de faire payer la crise aux travailleurs.

Les mesures prises pour endiguer la propagation de la pandémie de Coronavirus ont accéléré et approfondi la crise latente du secteur aéronautique. Car au-delà de très bons résultats cette dernière décennie, Airbus et Boeing sont en grande difficulté, par exemple le groupe européen a enregistré 481 millions d’euros de pertes en ce début d’année. Boeing de sont côté connaissait déjà une crise importante suite au fiasco du 737 Max dont des défauts de fabrication sont à l’origine de plusieurs crashs et ont obligé la compagne à clouer au sol des milliers d’appareils. Récemment le géant nord-américain a annulé son acquisition de la branche civile du constructeur aérien brésilien Embraer et a annoncé 16 000 suppressions d’emplois.

Mais ces grands groupes répercutent aussi leurs pertes sur leur sous-traitants comme le groupe Daher qui a annoncé la suppression de 3000 emplois.

Les conséquences de cette crise du secteur aéronautique, qui prendra sans doute beaucoup de temps avant de revenir aux niveaux connus ces dernières années, frappe également les compagnies aériennes. Ainsi, Rayanair a annoncé 3000 suppressions d’emplois et IAG, qui travaille avec la British Airways, 12 000 suppressions de postes. Plusieurs compagnies aériennes sont d’ailleurs en grande difficulté, y compris les plus puissantes.

Dans l’aéronautique, Rolls-Royce est spécialisé dans la fabrication de moteurs pour les avions long-courriers. Cette portion du trafic aérien sera certainement la plus lente à retourner à la normale. Ainsi, du fait du ralentissement de l’activité et d’un futur proche pour le moins incertain, le groupe à décidé de supprimer 8000 emplois.

De cette façon, le patronat fait payer la crise aux travailleurs en répercutant sur eux les pertes liées au ralentissement économique. Tout d’abord, il s’agit de ne pas prendre la parole du patronat pour argent comptant. Quid des profits accumulés pendant des années, surtout dans l’une des filières qui avaient été largement épargnées par la crise de 2008-2009 ? La première chose à demander aux entreprises est l’ouverture des comptes.

En ce sens, il faut aussi se rappeler le débit de l’épidémie de Covid-19 notamment dans la région de Toulouse quand les patrons de l’aéronautique voulaient faire travailler les ouvriers pour produire des pièces pour des avions qui ne volaient déjà plus.

Ensuite, il convient d’exiger l’interdiction des licenciements. Dans le cas de Rolls-Royce, il faut aussi aborder le sujet de la production elle-même. La crise qui touche le secteur aérien pose directement la question de la redirection des lignes d’assemblage vers d’autres productions, sous le contrôle des travailleurs et en accord avec les besoins. Par exemple, les usines de moteurs d’avions pourraient dans la situation actuelle produire des respirateurs ou du matériel médical.

Ces mesures ne sont qu’une part de ce qu’il faut impose au patronat dans la crise. En effet, nous ne pouvons pas compter sur eux pour trouver une sortie de crise acceptable pour l’ensemble des travailleurs et des exploités. C’est dans ce but, que nous proposons un ensemble de 12 points d’urgences.


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