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Démagogie

Dégel du point d’indice : après 5 ans de mépris Macron drague le vote des fonctionnaires

Le gouvernement Macron ne doute de rien. Sortie des cartons, la mesure agite la promesse fumeuse d’une augmentation générale des salaires pour draguer l’électorat de la fonction publique, dans un contexte de baisse constante du pouvoir d’achat et d’inflation. Une démagogie qui passe mal.

Maëva Amir

15 mars 2022

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Crédit photo : AFP

C’est une mesure que le gouvernement qualifie « d’historique » qui a été annoncée par la ministre de la transformation et de la fonction publique ce lundi 14 mars. Le point d’indice, qui sert à calculer la rémunération des fonctionnaires et contractuels, sera dégelé avant l’été. Gelé depuis 2010, il avait été revalorisé à deux reprises, en 2016 et en 2017, avant qu’Emmanuel Macron ne revienne fermement dessus au début de son mandat. A moins d’un mois des présidentielles, cette pure manœuvre électorale passe, à juste titre, très mal chez les fonctionnaires, et ce pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, les contours de cette mesure démagogique restent encore totalement flous. En effet, le niveau du dégel n’a pas encore été annoncé, et il y a fort à parier qu’il ne permettra pas de pallier l’importante inflation en cours qui va atteindre entre 3.7 et 4% en 2022 selon la banque de France, et ce alors que le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de 4% en une année, selon le Café pédagogique. Il n’a pas encore été précisé également si ce dégel sera permanent ou ponctuel. Encore une fois, le gouvernement cherche par une mesure d’affichage à regagner de la popularité auprès de ce secteur dans un contexte où le prix du carburant atteint des records et où la question de la revalorisation des salaires devient urgente.

De plus, loin de vouloir répondre à l’inflation, par cette annonce électoraliste Macron tente de racheter le vote des fonctionnaires en promettant des miettes. Il faut rappeler qu’en 2017, 38% des profs avaient voté Macron. Une popularité largement entachée par ce quinquennat marqué par la figure de Blanquer grand casseur de l’école publique. Selon un sondage mené par la FSU, les enseignants sont les grands déçus de ce quinquennat et la plupart n’adhèrent pas aux réformes Blanquer, comme l’a témoigné la grève historique du 13 janvier pour imposer un protocole sanitaire à la hauteur et revendiquer des moyens pour l’école publique.

Surtout, cette mesure devrait se concrétiser « avant cet été » et sera donc conditionnée à un deuxième mandat d’E.Macron. Dans ces conditions, il apparait clairement que la mesure n’est qu’un coup de communication de plus pour booster la campagne de Macron, plutôt qu’une réelle mesure visant à augmenter le pouvoir d’achat des fonctionnaires.

Après un quinquennat marqué par la casse de l’hôpital et de l’école, le gouvernement tente par une mesure démagogique de retrouver les faveurs des secteurs de la fonction publique qui avaient voté pour lui en 2017, et qui se sont en partie détournés de lui suite aux attaques – pourtant prévisibles et largement annoncées – sur le service public et l’administration. Tout en cherchant à renouer le « dialogue » avec les fonctionnaires, il fait aussi un geste pour renouer le « dialogue social » avec les directions syndicales, dont l’une des revendications récurrentes est celle du dégel du point d’indice.

L’annonce, qui intervient trois jours avant la grève interprofessionnelle organisée par l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires et UNSA précisément sur la question des salaires et du dégel du point fonction publique, doit nous inciter à ne pas nous contenter des promesses et des pseudo-mesures avec lesquelles le gouvernement prétend nous faire oublier le bilan du quinquennat Macron. Loin de considérer l’annonce du gouvernement comme une victoire pour la fonction publique, il faut investir la rue le 17 mars, pour revendiquer une augmentation des salaires pour tous les personnels de la fonction publique, titulaires et contractuels, mais aussi dans le secteur privé, avec un SMIC à 1800 € et une indexation générale des salaires sur l’inflation, mais aussi une embauche massive de fonctionnaire et des moyens pour tous les services publics, afin qu’ils puissent répondre aux véritables besoins de tous.


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