Véritable jouet cassé, Manuel Valls subissait encore il y a peu le rejet de l’integralité de la classe politique française. Ne voyant plus de suite pour sa carrière politique, celui-ci a décidé de lancer sa candidature à la mairie de Barcelone, ville dont il est originaire. Il a donc présenté sa lettre de démission de son poste de député de l’Essone au président de l’assemblé Richard Ferrand mardi dernier, avant de prononcer un discours devant l’Assemblée Nationale : étonnamment, celui-ci a été applaudi par une grande partie de l’hémicycle, et en particulier par les députés La République En Marche qui n’ont pas tari d’éloges concernant l’ancien premier ministre. Edouard Philippe est même allé jusqu’à dire que la France « sera toujours reconnaissante » pour l’action de l’ancien premier ministre au gouvernement. Des éloges allant jusqu’à une standing ovation de la part des députés En Marche, contrastant largement avec l’ostracisation dont il a été victime de leur part il y a à peine un an et demi.

Valls, un candidat contre l’indépendance Catalane

Après le mouvement pour l’indépendance de la Catalogne en septembre de l’année dernière, brutalement réprimé par l’Etat espagnol (qui a fait intervenir la garde civile), les élections à la mairie de Barcelone représentent un enjeu important pour la stabilité de l’Etat, étant partagé entre les indépendantistes, les fédéralistes et les royalistes. Un enjeu qui pèse aussi sur Macron, qui cherche à se placer comme le leader des européistes et a donc tout intérêt à ce que son voisin espagnol se porte au mieux. Ayant été approché par le parti conservateur pro-Madrid Ciudadanos, Manuel Valls a donc accepté d’endosser ce rôle, et ce malgré les critiques de ses adversaire, qui le voient, à raison, comme l’opportuniste qu’il a toujours été.