Crédits photo : Louisa GOULIAMAKI/AFP

Ce 9 novembre, c’est dans une capitale paralysée par la grève que la manifestation appelée par les deux confédérations syndicales grecques – GSEE pour le privé et ADEDY pour le public – a réuni des dizaines de milliers de personnes.

 

Si la manifestation était massive à Athènes, c’est dans plus de 60 villes à travers la Grèce que d’importantes manifestations ont eu lieu comme à Thessalonique ou sur l’île de Crète. Une grève générale face à l’explosion des prix qui entend exiger des augmentations de salaires et la fin des licenciements. « Nous ne pouvons pas vivre avec 400€ de salaires », scandaient notamment les manifestants tandis que la Confédération des salariés du privé (GSEE) se mobilisait « contre l’inflation qui étouffe les ménages grecs ».

Dans un pays très durement touché par la crise économique de 2008 où l’austérité la plus stricte a été appliquée par la Troïka et les gouvernements grecs successifs – de Samaras à Mitsotakis en passant par Tsipras – la dernière décennie a vu les attaques contre le monde du travail se multiplier et les salaires diminuer fortement. L’inflation, aujourd’hui estimée à 12 % sur un an, soit l’un des taux les plus élevés de l’Union Européenne, réduit encore les salaires réels des classes populaires grecques. L’explosion du prix du gaz de 332 % incarne cette inflation insoutenable pour les travailleurs déjà énormément paupérisés.

À cela, s’ajoute une série d’offensives anti-démocratiques menées par le gouvernement ultralibéral de Mitsotakis contre le mouvement ouvrier (avec la loi Hatzidakis) et le mouvement étudiant, démantelant les conquêtes ouvrières.

La grève nationale de ce 9 novembre a ainsi été largement suivie dans de très nombreux secteurs et a cristallisé la colère des travailleurs et travailleuses. Ainsi, les transports urbains étaient à l’arrêt – notamment à Athènes. En parallèle, la participation du syndicat des marins (PNO) a stoppé les transports maritimes reliant les îles grecques, et le transport aérien a également été fortement impacté. La grève a aussi été suivie dans la santé, l’éducation ou encore la télévision grecque où aucun journal radiotélévisé n’as été diffusé.

Face à cette mobilisation d’ampleur, le gouvernement a annoncé une aide ridicule de 250 euros pour les ménages aux faibles revenus ainsi qu’une subvention d’urgence pour les agriculteurs. Des miettes qui ne suffiront pas à calmer la forte colère qui s’est exprimé dans le pays et qui apparaissent comme une manœuvre opportuniste en vue des futures élections générales.