Il y a plus d’un mois, le 22 février, avait lieu la première journée de grève de ce conflit pour les travailleurs et les travailleuses d’Air France. Ceux-ci subissent depuis sept ans un gel des salaires, accompagné par 10 000 suppressions de postes. La compagnie, elle, a réalisé 1,5 milliards d’euros de bénéfices en 2017.

Ainsi, les personnels navigants et non-navigants réclament une augmentation de salaire de 6%, afin de rattraper le pouvoir d’achat perdu par l’inflation pendant ces sept années. Dans une tentative de couper court au mouvement, la direction a fait approuver par la CFE-CGC et la CFDT, deux syndicats non représentatifs, une augmentation des salaires d’à peine 1 %.

Afin de diviser le mouvement, Jean-Marc Janaillac, président du groupe Air France-KLM, tente une négociation séparée entre pilotes et personnel de cabines. Il écrit aux pilotes : « Même si nos marges de manœuvre sont encore très faibles, j’ai entendu les demandes de vos représentants ». Ce n’est pas le même ton qu’il a employé quand il s’agissait de s’adresser aux hôtesses et stewards, coupant court à toute discussion : « Nous devons continuer la transformation engagée dans tous les domaines, réduire nos coûts, augmenter nos recettes, améliorer encore notre réseau ». Deux poids deux mesures selon les fonctions des employés.

Vendredi 30 mars, un quart des vols de la compagnie étaient annulés. Dans certains aéroports, la situation était différente : à Nice, ce sont près de la moitié des vols qui ont été annulés. Les syndicats annoncent vouloir poursuivre le rapport de force. Deux nouvelles dates de grève sont annoncées : le 3 et le 7 avril. Les travailleurs et travailleuses d’Air France rejoindront donc la prochaine date de mobilisation des cheminots, des éboueurs, des travailleurs de l’énergie et des étudiants : une perspective encourageante pour une convergence de tous les secteurs en lutte !